AMNESTY INTERNATIONAL  Section Française
Groupe 109 - Vallée de Chevreuse

 Maison des Associations  -  7, Avenue du Maréchal Foch - 91400 ORSAY



Élections législatives 2017


APPEL AUX CANDIDATS POUR UNE POLITIQUE RESPECTUEUSE DES DROITS HUMAINS

Respecter les droits humains dans la lutte anti-terroriste
Respecter le droit à la vie privée
Garantir le droit de réunion
Respecter les droits des populations dans les bidonvilles
Contrôler le commerce des armes
Agir pour assurer la protection des civils dans les conflits
Protéger les défenseurs des droits humains


Réponses de candidats / engagements reçus

II.
ARCHIVES DU GROUPE ET DES SOUS-GROUPES



Le sous-groupe "Violations des droits de l'enfant"

Activités

Propositions d'actions

Convention relative aux droits de l'enfant (1989)


Activités

Une partie du groupe s'est spécialisée, depuis janvier 2000, pour suivre, dans la durée, des actions concernant les violations des droits de l'enfant.  Ces actions nous sont proposées par la Commission Enfants (Section française ) qui assure la coordination entre les chercheurs d' Al à Londres et les membres des groupes "relais enfant".

Ces actions comprennent:

1) des actions urgentes en faveur d'enfants "disparus" et pour lesquels on craint des tortures ou mauvais traitements.

Exemples:
 

  • cas de Muhammad Adib Tatari, 15 ans, lycéen, disparu avec ses parents, depuis le 17 octobre 1999, jour de leur arrestation par les autorités syriennes, à Damas
  • cas de Luis Enrique Ruiz Rios, 14 ans, enlevé le 3 février 2000 par un homme armé à Usme (Colombie) - Luis et sa mère, Gloria Rios, sont actifs dans l'organisation non-gouvernementale qui s'occupe des personnes déplacées dans la région d'Usme).
  • Ce ne sont que deux exemples d'actions urgentes; dès leur réception, nous envoyons des télégrammes ou des télécopies aux autorités (Président, Ministre de l'Intérieur, Ministre des Affaires Etrangères, Ministre de la Justice) pour exprimer notre inquiétude, demander des informations sur l'état de santé et le lieu de détention des disparus, appeler les autorités à leur permettre d'entrer en contact avec leurs proches, leurs avocats et des médecins, et rappeler aux autorités qu'ils doivent être libérés immédiatement, à moins qu'ils ne soient inculpés d'une infraction prévue par la loi. Quand le pays a ratifié la Convention Internationale relative aux droits de l'enfant (c'est le cas de la Syrie) nous en rappelons les termes : "l'arrestation, la détention ou l'emprisonnement d'un enfant doit être en conformité avec la loi, n'être qu'une mesure de dernier ressort, et être d'une durée aussi brève que possible".
  • 2) des campagnes sur un thème, par exemple, dans beaucoup d'États, les systèmes judiciaires pour mineurs sont souvent inexistants ou à la dérive. On constate par ailleurs bien des cas où les adultes punissent les enfants selon des critères qu'ils n'envisageraient pas de s'imposer à eux-mêmes.

    Autres thèmes:
     

  • des enfants réduits en esclavage (Myanmar)
  • des enfants retenus en otage par les militaires iraniens pour contraindre le père des enfants à revenir en Iran
  • des enfants assassinés pour l'honneur au Pakistan
  • des enfants réquisitionnés comme soldats en Colombie et dans de nombreux autres pays
  • des enfants citoyens de seconde zone: dans plusieurs pays européens, les enfants roms subissent des humiliations et des violences - marginalisés, ils sont également victimes d'attitudes racistes et cela, de la part même des autorités chargées de les protéger (Roumanie, Hongrie, etc ...).
  •  
    Par ailleurs, nous recherchons les sympatisants parmi: 
  • les habitants de nos communes
  • les institutions (Maisons des Jeunes, Bibliothèques) 
  • et les associations (parents d'élèves, syndicats

  • susceptibles de relayer et d'intensifier notre action à long terme.

    Manifestations publiques en 2003
    Soirée débat "Enfants de la rue et enfants soldats en Afrique", 12 mars, 20h30
        Intervenants : J.Cl. Alt, A. Lokisso, Y. Marguerat  et  M. Marzouki
        Les thèmes:
  • Enfants de la rue, qui sont-ils?
  • Enfants soldats: tuer n'est pas jouer!
  • Réinsertion: difficile mais possible
  • Résumé des débats:

    "Enfants Soldats : Tuer n'est pas jouer"

    Le 12 mars 2003, le Centre Culturel de Bures-sur-Yvette, dans le cadre du mois de l'Afrique, a accueilli une conférence-débat animée par Amnesty International sur le thème " Enfants de la rue - Enfants soldats en Afrique ". Plus d'une soixantaine de participants sont venus assister et participer à ce débat tristement d'actualité. Plus de 300 000 enfants de moins de 16 ans, dont 120 000 en Afrique servent comme soldats dans des conflits armés.

    Les quatre intervenants ont brossé une peinture triste mais réaliste de la situation.

    Moncef MARZOUKI, président du Réseau africain pour les droits de l'enfant, a posé le décor en expliquant les bases du cadre juridique. Il a rappelé l'enthousiasme qui avait été le sien lorsqu'il a participé dans les années 70 à la rédaction de la Charte africaine des droits de l'enfant, charte qui est plus en avance sur de nombreux points que la 
    Convention relative aux droits de l'enfant (adoptée par l'ONU en 1990). Mais il a souligné combien les créateurs de ces déclarations avaient négligé de prendre en compte la diversité des situations politiques, économiques, sociales des pays appelés à les mettre en oeuvre.

    Yves MARGUERAT, directeur de recherche en sciences sociales à l'Institut de Recherche pour le Développement, fondateur d'une action pour les jeunes de la rue au Togo, a illustré cet état de fait avec des exemples à Lomé (Togo) et en Tanzanie. Il a insisté sur le fait que le nombre réel des enfants de la rue (ceux qui dorment dans la rue) s'élevait à quelques milliers et que le phénomène est encore contrôlable si l'on s'en donne la peine. Les actions de proximité qui permettent à l'enfant de retrouver une structure familiale, sans que cela soit nécessairement la famille biologique, et un projet de vie donnent des résultats encourageants.

    André LOKISSO, ancien collaborateur de l'Unesco, fondateur de l'association "Assistance à l'intégration des enfants démobilisés", a plus particulièrement abordé le sujet des enfants soldats, qui risquent lorsqu'ils sont démobilisés de devenir à leur tour des enfants de la rue. Les enfants soldats garçons et filles sont soumis au terrible 
    régime de la guerre. Ils servent aussi bien en arrière-garde pour l'exécution des corvées qu'au front où ils deviennent souvent impitoyables munis d'armes légères. Contraints ou volontaires, ils sont toujours victimes des seigneurs de guerre ou des gouvernements qui les ont enrôlés.

    Enfin, Jean-Claude ALT, président de la commission Enfants à Amnesty International, a mis en perspective les violations des droits de l'enfant partout dans le monde, en Russie mais aussi en France. L'application des textes relatifs aux droits de l'enfant reste encore très difficile, notamment dans les pays en guerre ou en grande détresse 
    comme dans certains États d'Afrique.

    Les participants attentifs n'ont pas manqué de poser de nombreuses questions. À l'image de Moncef Marzouki, qui se définit comme un "pessi-optimiste", ils ont compris que la situation de l'enfant au plan mondial se dégrade par manque d'une volonté politique réelle, mais que les initiatives locales apportent des résultats positifs, et qu'à défaut 
    de solutions politiques globales, il fallait les encourager.

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    Exposition "Enfants de la rue - Enfants soldats,  Qui sont-ils?",
    du 4 au 22 mars, du mardi au samedi de 10 à 19h
    au Centre culturel Marcel Pagnol  (1 rue Descartes, 91440 Bures-sur-Yvette  -  tél:  01 69 18 79 50)
        Entrée libre


    - La première partie de l'exposition présente la Convention relative aux droits de l'enfant et, en quelques images, la situation des enfants de la rue au Togo, au Liberia et dans plusieurs autres pays. Aider les enfants en détresse, cela signifie aussi lutter contre ce dont ils souffrent le plus en eux-mêmes: le mépris, le regard hostile dont les accable la société, dont ils sont en fait les victimes. Pour amorcer leur réinsertion, il faut d'abord rétablir un dialogue et leur donner enfin - à eux aussi - la parole: il faut se mettre "à l'écoute des enfants de la rue".

    "Parfois, j'invente des chants très anciens
    dans une langue qui n'existe pas.
    Et je marche dans les rues avec mon chant.
    Et alors je regarde tout,
    comme s'il s'agissait d'un très vieil ailleurs
    où j'aurais ma place, où je serais connu de tous."

     Ce poème fait partie d'un ensemble de textes, photographies et dessins réalisés par 13 enfants errants à Dakar

    - La deuxième partie:  "Non aux enfants soldats " est réalisée par la "Coalition pour mettre fin à l'utilisation d'enfants soldats". Enrôlés de force ou poussés par la misère, les enfants soldats se comptent par centaines de milliers à travers le monde. Des filles et des garçons qui combattent en première ligne ou servent de sentinelles ou d'esclaves. Privés d'enfance, ils subissent de profonds traumatismes, sans parler des blessures, des mauvais traitements dont ils meurent souvent.
    Par ailleurs, ces enfants, privés de foyer et de famille n'ont que rarement accès à l'éducation, ce qui compromet leurs chances d'intégration lors du retour à la vie civile.

    " Il est immoral que les adultes désirent 
    que les enfans fassent la guerre pour eux ...
    Il n'y a simplement pas d'excuse, pas d'argument acceptable, 
    pour armer les enfants."

                                                                                              Archevêque Desmond M. Tutu


    Le sous-groupe "Prisonniers d'opinion au Laos" 

    Thongsouk Saysangkhi, Latsami Khamphoui, Feng Sakchittaphong

    Thongsouk Saysangkhi, Latsami Khamphoui, Feng Sakchittaphong ont été arrétés le 8 octobre 1990 pour avoir prôné, sans pourtant user de violence, des réformes économiques et politiques au Laos.
     
     
    EPILOGUE : arrivée à Paris le 16 décembre 2004
    http://web.amnesty.org/library/Index/ENGASA260062004

    AMNESTY INTERNATIONAL  Secrétariat International
    COMMUNIQUÉ DE PRESSE
    ASA 26/006/2004

    Le 16 décembre 2004

    Laos : Deux prisonniers d'opinion libérés après 14 ans

    Amnesty International se réjouit de l'arrivée en France, aujourd'hui, de deux anciens prisonniers de conscience Lao, Feng Sakchittaphong et Latsami Khamphoui. Tous deux avaient été libérés de prison en octobre cette année, ayant purgé une peine de 14 ans pour des accusations incluant "la préparation d'une rébellion" et "la propagande contre la République démocratique du Peuple Lao".

    Les deux hommes avaient préconisé une réforme économique et politique pacifique au Laos - un pays qui a une politique de tolérance zéro pour toute forme de dissidence.

    "Amnesty International partage la joie des familles de Feng et de Latsami et espère que leur libération marque une nouvelle étape sur la route du plein respect des droits humains pour tous au Laos," a dit Natalie Hill, directrice adjointe pour l'Asie d'Amnesty International.

    Il existait des craintes que les deux prisonniers ne soient pas libérés à la fin de leur peine, un cas trop fréquent au Laos. On avait aussi craint que l'on ne permette pas aux deux de quitter le pays pour chercher une aide médicale à l'étranger. Feng et Latsami ont tous deux 62 ans et sont en mauvaise santé, dont des problèmes cardiaques et de rénaux. Les deux hommes ont des proches en France.

    Malheureusement, leur ami prisonnier d'opinion, Thongsouk Saysangkhi, est mort en prison avant qu'il ne puisse être libéré. L'ancien collègue de Feng et Latsami est mort en 1998 à l'âge de 59 ans. Les trois hommes ont été arrêtés en même temps et vécu dans des conditions extrêmement dures dans un camp, avec un droit de visite très restreint pour leurs familles. Thongsouk n'avait pu bénéficier des soins médicaux adéquats pour ses graves problèmes de santé.

    "Nous sommes de tout coeur avec la famille de Thongsouk Saysangkhi pour laquelle cette journée aurait également dû être remplie de joie" a ajouté Natalie Hill.

    Le contexte

    Feng Sakchittaphong, Latsami Khamphoui et Thongsouk Saysangkhi étaient d'anciens hauts responsables du gouvernement, arrêtés en octobre 1990 pour avoir écrit des lettres préconisant le changement non-violent du régime politique et économique au Laos. Feng occupait un poste de haut rang au Ministère de la Justice ; Latsami était vice-ministre de líÉconomie et du Plan ; et Thongsouk vice-ministre des Sciences et des Technologies.

    Les trois ont été jugés au cours d'un procès extrêmement inéquitable, en novembre 1992, sur la base d'accusations diverses incluant "la préparation à la rébellion", "la propagande contre la République démocratique du Peuple Lao" et "la diffamation et la calomnie". Tous les trois ont été adoptés comme prisonniers d'opinion par Amnesty International en 1991. 



    Feng Sakchittaphong, ancien prisonnier d'opinion, adopté par le Groupe, est décédé d’un arrêt cardiaque le 3 Juillet 2007.


    Libéré en décembre 2004, mais fragilisé par 14 années de détention sévère au Camp 7 dans la province de Houa Phanh au Laos et souffrant de grave insuffisance rénale, Feng Sakchittaphong est décédé d’un arrêt cardiaque le 3 Juillet. Il avait été hospitalisé le Samedi précédent.


    En 1990, avec ses deux compatriotes Thongsouk Saysangkhi et Latsami Khamphoui, tous trois anciens hauts responsables du gouvernement, il avait essayé de mettre en place un régime démocratique et des élections libres au Laos. Arrêtés en octobre 1990 pour avoir écrit des lettres préconisant le changement non-violent du régime politique et économique au Laos, ils ne furent jugés qu’en novembre 1992. Après un procès extrêmement inéquitable, sur la base d'accusations diverses incluant "la préparation à la rébellion", "la propagande contre la République démocratique du Peuple Lao" et "la diffamation et la calomnie", ils furent condamnés à 14 années de détention.

    Tous les trois avaient été adoptés comme prisonniers d'opinion par Amnesty International en 1991, et les groupes 109 (vallée de Chevreuse) et 122 (Saint Brieuc), avaient en charge le dossier de Feng, après le décès en détention de Thongsouk Saysangkhi en Février 1998. La libération et l’accueil de Feng par nos deux groupes en 2004, restera longtemps dans nos mémoires.

    Feng Sakchittaphong avait 66 ans. Entre 1959 et 1961 il avait étudié à l'Ecole Nationale d'Aviation Civile à Orly, puis en 1961 à l'Institut International de Recherches Diplomatiques à Paris, où il s’était impliqué dans l'activisme politique étudiant. Il était le coordinateur du Front Patriotique Lao à Paris, et membre du Parti Communiste Français.

    Il avait quitté la France en 1965 pour rejoindre la zone "libérée" par le PPRL. Entre 1968 et 1971, il avait travaillé pour le Front Patriotique Lao au Viet Nam, et de 1971 à 1975, au Comité des Relations Etrangères du Comité Central du PPRL.

    Après la victoire de 1975, il a été un fonctionnaire de haut rang au ministère de la justice où il a travaillé jusqu’à son arrestation.

    Les trois prisonniers n’ont jamais prôné la violence, et Amnesty les a considérés dès leur arrestation, comme des prisonniers d'opinion.

    Feng a été incinéré le 5 Juillet, en présence d’une très nombreuse assemblée.

    En novembre 1990, les media, placés sous le contrôle du gouvernement, ont accusé les trois hommes, de "trahison". En août 1991, ils ont été accusés d'agissements "illégaux visant à renverser le gouvernement". Ils auraient également été accusés d'avoir fondé un "club socio-démocrate" dont le but était d'appeler à la démocratie. Il ne semble pas cependant qu'ils aient été mis en examen de façon formelle avant leur procès et ils ont été gardés en détention dans des cachots obscurs de la prison de Samkhe à Vientiane, le principal centre de détention du pays.

    Après deux ans de détention sans mise en examen ni jugement, il ont comparu devant le tribunal populaire de Sam Neua, dans la province de Houa Phanh, le 4 novembre 1992.

    A leur procès, les trois hommes ont été accusés, aux termes du Code pénal    Laotien d'avoir "effectué des préparatifs en vue d'organiser une rébellion, (article 52), fait de la propagande contre la République démocratique populaire lao (RDPL) (article 59), organisé des rassemblements dans le but de créer des troubles (article 6), proféré des déclarations diffamatoires contre des tiers (article 87) et suscité des émeutes en prison (article 159)".

    Tous trois ont été condamnés à 14 années d'emprisonnement.

    Des informations concernant le procès ont confirmé qu'on leur avait refusé l'assistance d'un avocat, et que, manifestement, l'accusation n'avait pu fournir de preuves à l'appui de ses assertions. En outre, la cour n'a pas révélé les éléments de preuve à charge.

    Amnesty International considère que le contenu des articles qui se rapportent aux infractions dont ils ont été accusés est volontairement vague, afin de permettre aux autorités de poursuivre des individus qui n'ont fait qu'exercer leurs droits de manière pacifique, même lorsqu'ils n'ont commis aucune des infractions prévues par le code pénal.

    Après le procès, les trois hommes ont été conduits à la prison centrale de Sop Hao (camp numéro 7), également située dans la province de Houa Phanh. où ils sont actuellement détenus.

    Thongsouk Saysangkhi est décédé le 9 Février 1998, à Sop Hao.

    L'état de santé de Latsami Khamphoui et de Feng Sakchittaphong, toujours emprisonés à Sop Hao, est préocupant.


    Pour en savoir plus


    Qui sont Thongsouk Saysangkhi, Latsami Khamphoui, Feng Sakchittaphong ?

    Feng Sakchittaphong, Latsami (or Rasmy) Khamphoui and Thongsouk Saysangkhi ont des parcours très similaires. Dans les années 1960, ils se sont tous trois engagés dans la guerre civile du coté du Parti Populaire Révolutionnaire Lao (PPRL). Les hostilités ont pris fin en 1975 avec le renversement du Gouvernement Royal du Laos (GRL). Après 1975, tous trois ont travaillé pour le Gouvernement Lao, à des postes relativement élevés.

    THONGSOUK SAYSANGKHI

    THONGSOUK SAYSANGKHI est né le 4 juillet 1938 à Pakse (sud du Laos) Après avoir obtenu un baccalauréat scientifique en 1960, il a suivi les cours d'une école d'ingénieurs des travaux publics au Laos, puis a étudié le droit et les sciences économiques à Paris, de 1964 à 1965.

    A son retour, il est devenu chef des services des Communications et des Transports du Gouvernement royal du Laos (GRL). Toutefois, il aurait parallèlement « participé à la révolution » pour le compte du Parti populaire révolutionnaire lao (PPRL), qui était à l'époque engagé dans une véritable guerre civile avec le GRL. Juste avant la prise de pouvoir par le PPRL, il a été nommé directeur général des Travaux publics du Gouvernement royal.

    A partir de l'accession au pouvoir du PPRL, en 1975, et de la création de la République démocratique populaire lao (RDPL), il a occupé les fonctions de directeur des Matériaux et de l'équipement au sein du ministère des Travaux publics et des Transports. Il est resté à ce poste jusqu'en 1981, puis a été nommé directeur général de la représentation de la RDPL dans le port vietnamien de Da Nang.

    Il est rentré au Laos en 1982, pour devenir ministre suppléant de l'Équipement, poste qu'il a occupé jusqu'en 1985, lorsqu'il a été nommé vice-ministre des Communications, des Transports et de la Poste.

    En 1990, il est devenu vice-ministre des Sciences de la Technologie.

    Il devait démissionner peu avant son arrestation. Dans sa lettre de démission, il critiquait vivement la politique et les pratiques du PPRL.
     Au moment de son arrestation, il pensait apparemment que le système du parti unique était devenu « impossible » au Laos. Il était, semble-t-il, en faveur de réformes politiques visant à « développer la démocratie », notamment en « réorganisant les institutions démocratiques », afin d'établir « une authentique souveraineté populaire». Il appelait également de ses voeux la promulgation d'une « Constitution démocratique » et de nouvelles lois qui seraient réellement appliquées. Il souhaitait enfin que se tiennent des « élections libres ». Il demandait en outre « l'élimination de la corruption » et de « l'injustice sociale », ainsi qu'une réforme du système administratif permettant aux plus compétents d'accéder aux emplois de la fonction publique.

    Selon nos informations, il serait arrivé à la conclusion que la politique économique du PPRL, qui consistait à « fonder le développement industriel sur l 'agriculture et la sylviculture » était « une imposture ». Il estimait, pour sa part, que « l'industrie légère devait servir à développer l'industrie lourde », et qu'un pays qui souhaite devenir « nouvellement industrialisé » devait fonder son développement économique sur l'industrie. Il était toutefois d'avis que la paysannerie devait continuer de recevoir une aide de l'état et qu'elle ne devait pas être laissée en position de faiblesse économique, ce qui l'aurait exposée à l'exploitation. Pour preuves de l'échec de la politique économique du PPRL, il citait le déficit budgétaire du pays, le déséquilibre de la balance commerciale, l'impossibilité de rembourser la dette extérieure, une échelle des salaires « au dessous du niveau de subsistance » et la dégradation des ressources naturelles.

    Il a été arrété le 8 Octobre 1990.

    Thongsouk est décédé le 9 Février 1998 à la prison de Sop Hao, après sept ans et demie de détention. L'administration a invoqué la viellesse comme cause de son décès ; il avait soixante ans.

    LATSAMI KHAMPHOUI

    Latsami Khamphoui est né en 1941, dans le sud du Laos. Il a étudié au Lycee Pavie à Vientiane et en 1960, il était président de l'Assiation Royale des Etudiants Lao.

    Il a quitté Vientiane en 1961 pour participer au mouvement révolutionnaire qui se développait dans les régions controlées par Parti populaire révolutionnaire lao (PPRL).

    En 1963, il a suivi des études à Ha Noi, au Viet Nam.

    Il est revenu en 1968 dans la zone "libérée" par le PPRL. Il y a été cadre, jusqu'à ce que le Parti prenne le pouvoir en 1975.

    Latsami Khamphoui est alors retourné à Vientianne où il a tenu des postes variés. En 1983, il est devenu Vice Ministre de l'Econnomie et de la Plannification.

    Le 15 avril 1984, il a été arrété, apparement à cause de ses "désaccords avec la politique économique du Parti". Amnesty International ne sait pas si un procès a eu lieu suite à cette arrestation.

    Il a été libéré en 1988, et il lui fut recommandé de se tenir tranquille. Ayant encore écrit ses idées sur la situation de son pays, il a été arrété de nouveau le 8 octobre 1990.

    FENG SAKCHITTAPHONG

    Feng Sakchittaphong est né en 1941. Entre 1959 et 1961 il a étudié à l'Ecole Nationale d'Aviation Civile à Orly (France). En 1961, il a étudié à l'Institut International de Recherches Diplomatiques à Paris, où il s'est de plus en plus impliqué dans l'activisme politique étudiant. Il était le coordinateur du Front Patriotique Lao à Paris, et membre du Parti Communiste Français.

    Il a quitté la France en 1965 pour rejoindre la zone "libérée" par le PPRL. Entre 1968 et 1971, il a travaillé pour le Front Patriotique Lao au Viet Nam, et de 1971 à 1975, au Comité des Relations Etrangères du Comité Central du PPRL.

    Après la victoire de 1975, il a été un fonctionnaire de haut rang au ministère de la justice où il a travaillé jusquà son arrestation.

    Amnesty International ne prend naturellement pas position sur les activités et les idées que ces trois personnes défendent, mais les considère comme des prisonniers d'opinion qui n'ont jamais prôné la violence..


    Leur arrestation et leur procès

    DOCUMENT EXTERNE  :  AMNESTY INTERNATIONAL EFAI/RAN ;  INDEX ASA 26/03/93  ; EFAI 93 RN 166
    Londres, juillet 1993

    LAOS - Nouvelles atteintes à la liberté d'expression
    Condamnation de partisans du pluripartisme et de prisonniers politiques à l'issue de procès inéquitables

     Le 4 novembre 1992, trois prisonniers d'opinion, arrêtés le 8 octobre 1990 pour avoir prôné, sans pourtant user de violence, des réformes économiques et politiques au Laos, ont été  condamnés à 14 ans d'emprisonnement. Ils avaient été transférés de la capitale, Vientiane, où ils étaient détenus depuis plus de deux ans sans mise en examen ni jugement, à Houa Phanh, une   province reculée au nord-est du pays pour y être jugés par le tribunal populaire de Sam Neua. Au cours du même procès, trois autres prisonniers politiques, détenus dans la province de Houa Phanh depuis plus de 17 ans, sans mise en examen ni jugement, à des fins de "rééducation", auraient été condamnés à la détention à perpétuité. Amnesty International est préoccupée par l'emprisonnement prolongé des trois prisonniers d'opinion, et par le fait que le procès des trois autres prisonniers politiques ne semble pas avoir respecté les normes internationales fondamentales relatives à l'équité des procès.

    Des partisans du pluripartisme condamnés à quatorze ans de détention

      Thongsouk Saysangkhi, Latsami Khamphoui# et Feng Sakchittaphong, tous trois prisonniers d'opinion, avaient été arrêtés à Vientiane le 8 octobre 1990. Cette arrestation faisait suite  à la diffusion, en 1990, dans cette ville et ailleurs, de lettres écrites par Thongsouk Saysangkhi et Latsami Khamphoui, adressées aux dirigeants du pays, et critiquant les systèmes économique et politique. Thongsouk Saysangkhi avait occupé le poste de vice-ministre des Sciences et de la Technologie mais il avait démissionné en août 1990, après avoir dénoncé les "restrictions imposées par le Gouvernement aux libertés du peuple et à la démocratie". Latsami Khamphoui, ancien vice-ministre de líAgriculture et des Forêts, aurait fait circuler des lettres faisant état de la "corruption officielle", et des mesures dont sont victimes les détracteurs du gouvernement. Tous deux avaient critiqué les systèmes économique et politique du Laos et avalent tenu des réunions au cours desquelles était préconisé l'instauration d'un système politique pluripartite. Feng Sakchittaphong, fonctionnaire au ministère de la Justice, se serait joint à eux pour rédiger un article en faveur díun système démocratique pluripartite.
      En novembre 1990, les media, placés sous le contrôle du gouvernement, ont accusé les trois hommes, âgés d'environ 55 ans, de "trahison". En août 1991, ils ont été accusés d'agissements "illégaux visant à renverser le gouvernement". Ils auraient également été accusés d'avoir fondé un "club socio-démocrate" dont le but était d'appeler à la démocratie. Il ne semble pas cependant qu'ils aient été mis en examen de façon formelle avant leur procès et ils ont été gardés en détention dans des cachots obscurs de la prison de Samkhe à Vientiane, le principal centre de détention du pays.
      Le 4 novembre 1992, après deux ans de détention sans mise en examen ni jugement, ils auraient  été traduits devant le tribunal populaire de Sam Neua, capitale du Houa Phanh, une province reculée du nord-est du pays, à la frontière du Viêt-Nam. La cour aurait été présidée par des juges de la Cour Suprême, et les rares personnes autorisées à assister au procès auraient été choisies   par les autorités. A leur procès, les trois hommes ont été accusés, aux termes du Code pénal    Laotien d'avoir "effectué des préparatifs en vue d'organiser une rébellion", (article 52), fait de la propagande contre la République démocratique populaire lao (RDPL) (article 59), organisé des rassemblements dans le but de créer des troubles (article 6), proféré des déclarations diffamatoires contre des tiers (article 87) et suscité des emeutes en prison (article 159). Tous trois ont été condamnés à 14 annees d'emprisonnement. Des informations concernant le procès ont confirmé qu'on leur avait refusé l'assistance d'un avocat, et que, manifestement, l'accusation n'avait pu fournir de preuves à l'appui de ses assertions. En outre, la cour n'a pas révélé les éléments de preuve à charge. Amnesty International considère que le contenu des articles qui se rapportent aux infractions dont ils ont été accusés est volontairement vague, afin de permettre aux autorités de poursuivre des individus qui n'ont fait qu'exercer leurs droits de manière pacifique, même lorsqu'ils n'ont commis aucune des infractions prévues par le code pénal. Après le procès, les trois hommes ont été conduits à la prison centrale de Sop Hao, également située dans la province de Houa Phanh. Amnesty International pense qu'ils y sont actuellement détenus au secret.
      Avant le procès, les prévenus avaient demandé à plusieurs reprises à comparaître devant un tribunal afin de pouvoir contester la légalité de leur détention et exercer leur droit à la défense. Ils auraient désigné trois avocats laotiens et quatre avocats étrangers avec lesquels ils désiraient s'entretenir, et auraient également exigé d'avoir accès au dossier afin de préparer leur défense. Aucune de ces requêtes n'a abouti, bien que ces droits soient, garantis par l'article 18 du Code de procédure pénale du Laos, qui garantit à tout accusé, qu'il ait été ou non mis en examen, le droit de faire appel à un avocat pour le défendre, et díexaminer tous les documents figurant au dossier, une fois l'enquête et les interrogatoires terminés.
      Amnesty International avait déjà fait remarquer que les trois hommes avaient apparemment été placés en détention, à l'origine, en application de l'article 50 du Code de procédure pénale, qui admet jusqu'à un an de détention administrative sans mise en examen ni jugement Toutefois, le même article précise que si, au bout d'un an, il n'existe pas de preuves suffisantes pour mettre l'accusé en examen, le procureur doit ordonner sa libération immédiate". Les trois hommes ont été détenus pendant plus de deux ans, ce qui est contraire non seulement aux normes internationales en matière de droits de l'homme, mais aussi, à l'évidence, à la législation laotienne.
      Amnesty International est préoccupée de constater que le procès et la procédure utilisée n'ont pas respecté les normes internationales fondamentales en matière d'équité. Elle estime, par ailleurs, que, dans le cas de ces trois hommes, les autorités se sont servi du Code pénal pour empêcher l'expression libre d'opinions mettant en cause l'action que mène le gouvernement dans le domaine économique et politique. Amnesty International les considère comme des prisonniers d'opinion, emprisonnés uniquement parce qu'ils ont exercé, bien que sans violence, leur droit à la liberté d'expression et d'association, aussi demande-t-elle leur libération immédiate et sans condition .


    Dates clé sur la détention de Thongsouk Saysangkhi, Latsami Khamphoui, Feng Sakchittaphong


    Action du groupe 109 en faveur de Thongsouk Saysangkhi, Latsami Khamphoui, Feng Sakchittaphong.

    Les prisonniers n'ont pas le droit de correspondre avec des membres extérieurs à la prison. Nous n'avons pu avoir de contact avec eux.

    Nos actions visent à


    Résolution du Parlement Européen le 15 février 2001 sur la situation des droits de l'homme au Laos

    Le Parlement Européen,

    A. considérant que le Laos coordonne jusqu'en 2002 les relations entre l'Union européenne et l'ASEAN, et qu'il a donc joué un rôle moteur en vue de promouvoir la Déclaration de Vientiane, notamment les dispositions selon lesquelles les pays signataires "s'engagent à promouvoir et à protéger l'ensemble des droits des êtres humains",

    B. considérant que de nombreux rapports internationaux.font état dans ce pays de violations graves et répétées des droits de l'homme, en particulier la détention arbitraire de prisonniers politiques dans des conditions qui portent atteinte à la dignité et à la vie humaine et la répression de manifestations réclamant le respect des droits fondamentaux, le principe d'élections libres, le multipartisme, et la démocratie,

    C. considérant notamment les cas des prisonniers politiques MM. Thongsouk Saysangkhi ( mort en prison en 1998), Latsamy Khamphoui et Feng Sakchittaphong, les responsables du " Mouvement du 26 octobre 1999", MM Thongpaseuth Keuakoun, Khamphouvieng Sisa-At, SengAroun Phengphanh, Bouavanh Chanmanivong, et Kéochay, ainsi que le leader de la "Marche du 17 novembre 2000", M. Phommachanh Phannorath, encore détenus sans avoir été jugés et dans des conditions contraires aux règles internationales,

    D. saluant la signature par le gouvernement Lao, le 17 décembre 2000, des deux conventions des Nations Unies sur les droits de l'homme, l'une concernant les droits civils et politiques, et l'autre les droits économiques, sociaux et culturels,

    E. considérant que le changement réel vers la démocratie est une des conditions nécessaires en vue d'aboutir de façon pacifique à la réconciliation nationale et au développement du Laos,

    1. invite les autorités laotiennes à procéder au plus vite à la ratification et à la mise en oeuvre des deux conventions de l'ONU sur les droits de l'homme ;

    2. demande au vu.gouvernement de la RDP Lao de libérer tous les prisonniers de conscience et de garantir le plein exercice de leurs droits fondamentaux, qu'ils soient politiques, civils ou religieux ;

    3. demande aux autorités laotiennes de promouvoir le principe national et de prendre les mesures nécessaires pour engager le pays sur la voie de la démocratie

    4. demande aux autorités laotiennes de garantir l'exercice de la liberté de la presse sous toutes ses formes, y compris la circulation des informations sur Internet ;

    5. demande à sa délégation compétente de traiter des sujets susmentionnés lors de la prochaine rencontre interparlementaire UE-RDP Lao ;

    6. charge sa Présidence de transmettre la présente résolution à la Commission, au Conseil et au Président de la RDP Lao. 




       
    Le sous-groupe "Disparus en Algérie"

    Djamal Eddine FAHASSI,  « disparu » depuis mai 1995




    Le groupe 109 d’Amnesty International (vallée de Chevreuse) a adopté un 
    « disparu algérien » :


    Djamal Eddine FAHASSI, né le 11 février 1954, journaliste à la radio nationale, marié et père d'un enfant, a été arrêté à 15 heures  le 6 mai 1995 dans le quartier d'El Harrach par quatre membres de la Sécurité militaire en civil, qui l'ont forcé à monter dans un véhicule banalisé.

    Djamal Eddine Fahassi était journaliste à la radio Chaîne III. Le 6 mai 1995 à 15 heures, il sort de chez un ami restaurateur rue Nourreddin Houmiri à Alger.
    Quatre hommes en civil armés et munis de talkies-walkies venus à bord de deux véhicules banalisés, le forcent à monter dans l'un des véhicules. Selon des témoins, les véhicules ont pu franchir sans difficulté un barrage de police tout proche.

    Le lendemain son épouse porte plainte auprès du commissariat de police. Elle est conoquée trois mois plus tard à la suite d'une plainte auprès du Procureur de la République. Elle sera conoquée une deuxième fois après une demande d'information auprès de l'Office national des droits de l'homme. La gendarmerie d'El Harrach l'entendra à deux reprises, en 1998 et en 2000, à la suite d'une mission de Reporters sans frontières. Madame Fahassi n'a jamais obtenu aucune information sur le lieu de détention de son mari. Personne d'autre n'a été entendu dans le cadre de l'enquête.

    Un détenu, libéré, a déclaré formellement avoir vu en juin 1995 ce journaliste au Centre de la Sécurité militaire de Châteauneuf. D'autres témoignages concordants confirmeront ces dires. Il est à noter que Djamal Eddine Fahassi fut précédemment condamné en 1991 à trois mois de prison par le tribunal de Blida pour diffamation, puis déporté durant un mois et demi au camp de concentration de Aïn Salah en 1992.


    Le groupe de la Vallée de Chevreuse se réunit régulièrement une fois par mois et écrit régulièrement aux autorités algériennes pour demander qu’une enquête sérieuse soit diligentée pour que l’épouse de Djamal Eddine Fahassi obtienne justice et vérité sur le sort de son mari.

    Nous sommes vivement préoccupés par les décrets d’amnistie générale qui ont suivi le référendum sur la Charte pour la Paix et la Réconciliation Nationale. Cette amnistie est contraire aux obligations de l’Algérie au regard du droit international relatif aux droits humains : en effet, elle prive les victimes et leurs familles de leur droit à un recours efficace devant les tribunaux et constitue un sérieux obstacle à la recherche de la vérité et à l’obtention de la justice et empêcherait la réconciliation nationale voulue par le Président Bouteflika.

    Nous demandons au président Bouteflika de faire rechercher immédiatement Djamal Fahassi, de le libérer ou de le déférer sans délai devant la justice s’il a commis un délit afin qu’il soit jugé en toute équité. S’il est mort, nous prions le président d’en informer la famille en lui donnant la date, les circonstances de sa mort et le lieu de son inhumation.





    Actions en faveur de Djamal Eddine Fahassi
    et des autres "disparus" en Algérie



    adresses des autorités et modèles de lettres



    Djamil Fahassi, anniversaire du 6 mai 2010

    En ce jour de lutte où nous célébrons la journée internationale de la liberté de la presse qui coïncide chaque année avec la disparition de mon mari, Djamil Fahassi, journaliste à la radio algérienne le 06 mai 1995, ma fille et moi, ainsi que toute la famille Fahassi et l'ensemble des familles des victimes de disparitions forcées en Algérie célébrons ce quinzième anniversaire dans la peine et le désarroi, mais aussi dans la détermination de continuer le combat pour la vérité sur le sort de Fahassi et de toutes les personnes enlevées arbitrairement afin que de telles violations et pratiques staliniennes ne se reproduisent plus dans l'Algérie de nos enfants.
    En cette occasion aussi, j'informe tous les amis, confrères, défenseurs des droits humains ainsi que la société civile de l'organisation d'une exposition de cartes de soutiens envoyées par les "Amis de Jamil" à travers le monde, suivie d'un débat sous le thème:" la disparition forcée en Algérie; l'oubli est-il garant de la paix ou de la défaillance de la mémoire et par là-même, la nation?
    En fin, je vous prie de répondre favorablement a cet appel et partager ce moment avec nous pour dire NON à toute abnégation, amnésie ou omission de ceux qu'on a tant aimé et qui continueront d'être présents parmi nous.

    Mme Safia Fahassi
    Alger le 03 MAI 2010

    Autres nformations et actions en cours (en anglais) :  http://amnestycardiff.org.uk/



    LES DISPARUS D’ALGERIE:
    QUE DEVIENNENT-ILS ?

    La Charte nationale pour la paix et la réconciliation nationale un déni de justice pour les Disparus en Algérie

    Amnesty International dénonce depuis un an la loi d'amnistie érigée à l'occasion de la mise en œuvre de la « Charte pour la paix et la réconciliation nationale » qui efface les crimes du passé. Le 27 février 2006, le Cabinet algérien réuni sous la Présidence de Abdelaziz Bouteflika, approuvait le décret de mise en œuvre de la Charte, sans débat et vote par le Parlement. Cette loi concerne en premier lieu une amnistie généralisée des forces de sécurité et des milices armées par l'Etat et élargit les précédentes mesures d'amnistie partielle aux membres des groupes armés.

    La loi prive ainsi définitivement les victimes et leurs familles de leur droit à la vérité et à la justice et cherche à mettre un terme à tout débat public portant sur les violations des droits humains commises de 1992 à 2002 :
    Article 45 « Aucune poursuite ne peut être engagée à titre individuel ou collectif à l'encontre des forces de défense et de sécurité de la République, toutes composantes confondues, pour des actions menées en vue de la protection des personnes et des biens, de la sauvegarde de la Nation et de la préservation des institutions de la République ».

    La loi met aussi un terme à tout débat public portant sur les crimes du passé :
    Article 46 « est puni d'emprisonnement de trois à cinq ans et d'une amende de 250 000 à 500 000 dinars quiconque qui, par ses déclarations, ses écrits ou tout autre acte, utilise les blessures de la tragédie nationale pour porter atteinte aux institutions de la République, fragiliser l'Etat, nuire à l'honorabilité de ses agents qui l'ont dignement servie ou ternir l'image de l'Algérie sur le plan international ».

    Les mesures contenues dans cette loi constituent un revers majeur pour les droits humains en Algérie : l'héritage du passé reste à tout jamais enfoui; ce qui affaiblit toute perspective d'un avenir respectueux des droits humains et va à l'encontre de la volonté de réconciliation nationale proclamée par le président Bouteflika.

    Le gouvernement algérien bafoue sa signature en interdisant, en dernière minute, le séminaire international « pour la vérité, la paix et la conciliation » organisé par les associations des familles de « disparus » et de victimes du terrorisme qui devait se tenir à Alger le 7 février 2007. Ce séminaire devait réunir la société civile algérienne et des experts internationaux afin de présenter les diverses commissions Vérité et réconciliation existant à travers le monde et d'ouvrir un dialogue avec les autorités algériennes.

    Or, le 6 février, l'Algérie signait avec près de 60 autres pays, à Paris, la Convention de l'ONU contre les disparitions forcées et involontaires, convention adoptée par consensus le 20.12.2006 par l'Assemblée générale des Nations Unies.
    Signer cette Convention qui criminalise les disparitions forcées est en totale contradiction avec la Charte qui interdit toute poursuite contre les auteurs présumés de disparitions forcées.

    Signer cette Convention qui criminalise les disparitions forcées est en totale contradiction avec la Charte qui interdit toute poursuite contre les auteurs présumés de disparitions forcées.



    Des milliers de "disparus" selon Amnesty International, la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme, les associations de familles de "disparus" et de nombreuses ONG.  Les autorités algériennes n'ont jamais pris de mesure pour découvrir ce qu'il était advenu des "disparus" et pour traduire les responsables, quels qu'ils soient, en justice.  Elles n'ont cessé de rejeter toute la responsabilité sur les membres des groupes armés d'opposition.  Les autorités reconnaissent enfin la responsabilité de l'Etat dans les "disparitions".  Devant la pression permanente des familles et des ONG de défense des droits de l'homme, le président Bouteflika a créé, pour 18 mois, une commission de prise en charge de la question des "disparus".  Cette commission, censée servir de lien entre les autorités et les familles de "disparus", ne disposait que de pouvoirs limités pour réunir des informations sur les cas de "disparition" et n'avait aucun mandat pour identifier les responsables.  En mars 2005, le président de cette commission, Farouk Ksentini, a remis un rapport qui reconnaît 6146 "disparus" du fait de l'Etat.

    Malgré la reconnaissance officielle de ces "disparitions" perpétrées par des agents de l'Etat, Farouk Ksentini a déclaré à plusieurs reprises qu’elles étaient des actes isolés commis par des agents de l'Etat à titre individuel, cherchant ainsi à exonérer l'Etat.

    Les autorités algériennes doivent mener des enquêtes indépendantes et impartiales pour établir la vérité, loca-liser les survivants dans tous les centres de détention, ouvrir les 3300 tombes sous X et les charniers présumés ou connus et faire examiner les corps par des autorités compétentes, selon les normes internationales.  Elles doivent aussi autoriser l'entrée en Algérie du Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées et involontaires, qui a demandé à plusieurs reprises, depuis 2000, à être invité.

    Les organisations de familles de "disparus" voient dans le projet d'amnistie générale un déni définitif de vérité et de justice , alors qu'elles luttent depuis des années pour savoir si leurs pères, maris, enfants sont vivants.  Leurs plaintes devant les tribunaux sont restées sans suite, les autorités judiciaires ne pouvant ou ne voulant pas enquêter.

    Une amnistie générale signifie que l'héritage du passé reste à tout jamais enfoui, ce qui affaiblit toute perspective d'un avenir respectueux des droits humains, va à l'encontre de la volonté de réconciliation nationale proclamée par le président Bouteflika et bafoue les principes fondamentaux du droit international.


    Réponses de candidats






    Élections législatives 2017


    APPEL POUR UNE POLITIQUE RESPECTUEUSE DES DROITS HUMAINS


    Les élections législatives sont l’occasion pour Amnesty International de rappeler l’exigence de la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui engage la France : « favoriser le progrès social et instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande ».

    Les candidat.e.s aux élections législatives doivent s’engager à mettre le respect des droits humains au coeur de leur action parlementaire. Ce qui doit les guider, c’est « la foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité des droits des hommes et des femmes » proclamée par les signataires de la Déclaration.

    Le Parlement a un rôle primordial à jouer dans la promotion et la protection des droits humains, dans le cadre de son activité d’élaboration des lois et de contrôle de l’action du gouvernement. Pourtant, des politiques restreignant les libertés publiques et affaiblissant l’égalité des droits pour tous sont prônées aujourd’hui au nom d’enjeux sécuritaires ou identitaires, et des législations ont été adoptées selon des procédures accélérées empêchant un réel débat démocratique.

    La France est confrontée à de graves difficultés – menace terroriste, crise économique, crise de l’accueil des réfugiés. Il est donc plus que jamais essentiel de refuser les réponses et discours démagogiques, simplistes, stigmatisants ou discriminatoires, porteurs de graves fractures et de tensions au sein de notre société. Si la protection des citoyens est un devoir qui s’impose aux élu.e.s de la Nation, cet objectif ne peut être poursuivi en opposant sécurité et droits fondamentaux, en portant atteinte à la liberté d’expression et de manifestation, en sacrifiant dans la politique étrangère de la France le respect des droits humains sur l’autel des enjeux économiques et stratégiques, ou en repoussant les réfugiés. Il faut au contraire faire preuve de courage et d’ambition, et réaffirmer que la primauté et le respect absolu des droits de la personne et de sa dignité ne sont pas négociables. Cette conviction requiert de la part des candidat.e.s aux élections législatives une détermination à la hauteur des enjeux et des hautes fonctions politiques auxquelles ils/elles prétendent.

    C’est le sens de ces dix engagements qu’Amnesty International France soumet aux candidat.e.s aux élections législatives. Celles et ceux qui seront élu.e.s auront la charge de contribuer activement à promouvoir, protéger et garantir les droits humains en France et dans le monde. Nous y veillerons.


    Camille Blanc, Présidente d’Amnesty International France



    - RESPECTER LES DROITS HUMAINS DANS LA LUTTE ANTI-TERRORISTE
    Au nom de la lutte contre le terrorisme, des droits fondamentaux indérogeables ont été progressivement remis en cause en France, tels que le droit à la présomption d’innocence, le droit à un recours effectif et la garantie de réactions nécessaires et proportionnées. L’état d’urgence promulgué en novembre 2015 et renouvelé à cinq reprises a donné lieu à de graves abus, documentés par Amnesty International : violation du droit à un procès équitable et à un recours effectif, mise en oeuvre discriminatoire de l’état d’urgence à l’encontre des personnes en raison de leur pratique religieuse réelle ou supposée. Toute mesure visant à répondre à l’objectif légitime de sécurité doit être nécessaire et proportionnelle à l’objectif visé, et mise en oeuvre de manière non discriminatoire.

    - RESPECTER LE DROIT À LA VIE PRIVÉE
    Des lois votées en France en juillet et novembre 2015 ont légalisé des pratiques de surveillance indiscriminée, sans réel contrôle judiciaire ni voie de recours. Or, par définition, toute surveillance indiscriminée et de masse est disproportionnée, et donc illégale au regard du droit international. En outre, le droit au chiffrement des communications, soit la capacité de protéger ses données personnelles en ligne, tend à être remis en cause. Toute mesure visant à fragiliser le chiffrement affaiblirait le droit à la vie privée tel que défini par la Convention européenne des droits de l’homme.

    - GARANTIR LE DROIT DE RÉUNION
    Ces dernières années, des restrictions à la liberté de réunion et de manifestation pacifique ont été constatées en France sans qu’elles ne paraissent nécessaires ni proportionnées. L’interdiction d’une manifestation doit rester une exception qui ne peut être justifiée que par une menace de trouble grave à l’ordre public auquel aucun dispositif policier ne peut faire face.

    - PROTÉGER LES RÉFUGIÉS
    Le monde traverse sa plus grande crise des réfugiés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale avec 21,3 millions de réfugiés en 2016. 86% d’entre eux vivent dans des pays en développement ou à revenu intermédiaire. La France s’est engagée à accueillir près de 12 000 personnes d’ici la fin de l’année 2017. Mais notre pays doit être davantage solidaire avec les pays qui hébergent le plus grand nombre de réfugiés et accueillir sur son sol davantage de réfugiés vulnérables. Les autorités doivent également garantir un accès effectif à la procédure d’asile afin que les personnes en attente de l’enregistrement de leur demande ne soient plus obligées de vivre dans des conditions indignes.

    - RESPECTER LES DROITS DES POPULATIONS DANS LES BIDONVILLES
    Entre 15 000 et 20 000 personnes vivent dans des campements informels ou bidonvilles en France. Chaque famille est expulsée en moyenne une fois par an, sans se voir proposer, pour la majorité d’entre elles, des solutions d’hébergement ou de relogement. Face à cette situation, la France a été rappelée à l’ordre, notamment par le Comité des droits de l’enfant des Nations unies et le Conseil de l’Europe en 2015 et 2016. La France doit résorber les bidonvilles en veillant au respect des droits des personnes.

    - RESPONSABILISER LES ENTREPRISES
    En 2011, la France était le premier pays européen pour l’emploi dans les filiales à l’étranger avec 5,3 millions de salariés, devant l’Allemagne et le Royaume-Uni. Lorsque les filiales ou sous-traitants d’entreprises françaises à l’étranger commettent des violations des droits humains, la responsabilité de ces dernières devrait être établie. La France est particulièrement concernée par cet enjeu car, en 2010, 2 600 groupes français contrôlaient 30 500 filiales à l’étranger. Il est donc nécessaire d’introduire de nouvelles mesures spécifiques dans le droit français pour renforcer la responsabilité des sociétés mères, permettre aux personnes dont les droits sont violés par leurs filiales ou leurs sous-traitants d’obtenir réparation, et prévoir un mécanisme de renversement de charge de la preuve pour éviter aux victimes d’avoir à prouver le lien entre le dommage et les activités de la société mère.

    - CONTRÔLER LE COMMERCE DES ARMES
    L’Arabie Saoudite est le premier client de la France et l’Egypte le troisième sur la période 2006-2015 (chiffres en date du 1er juin 2016) alors qu’il existe un vrai risque que ces deux pays utilisent des équipements militaires et de sécurité intérieure pour des violations graves des droits humains et du droit international humanitaire (DIH). Après avoir été l’un des pays leaders dans les négociations en vue de l’adoption du Traité sur le commerce des armes, la France se doit d’être exemplaire en la matière : elle est le quatrième plus important exportateur d’armes classiques au monde et son volume de commandes (16,9 milliards d’euros en 2015) a connu une hausse considérable depuis deux ans. Il est donc essentiel que les parlementaires veillent à ce que la France renforce son cadre juridique pour combler des failles pouvant être propices au trafic d’armes, à des exportations comportant un risque de détournement des armes, voire des exportations non autorisées, et que la France révise sa politique d’exportation afin qu’à aucun moment les exportations françaises ne puissent contribuer à commettre ou faciliter des violations graves des droits humains et du DIH.

    - AGIR POUR ASSURER LA PROTECTION DES CIVILS DANS LES CONFLITS
    Depuis plusieurs années, Amnesty International demande au Conseil de sécurité de renoncer sans réserve au droit de veto en cas de génocide, crime contre l’humanité ou crime de guerre. En 2013, la France a proposé que les membres permanents du Conseil de sécurité s’engagent
    volontairement et collectivement à ne pas recourir à leur droit de veto en cas « d’atrocités de masse ». À ce jour, cette initiative a reçu le soutien d’une centaine d’États mais d’aucun des quatre autres membres permanents du Conseil de sécurité. En tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, la France doit jouer un rôle important pour assurer le respect du droit international humanitaire et protéger les populations civiles dans les conflits.

    - PROTÉGER LES DÉFENSEURS DES DROITS HUMAINS
    Les défenseurs des droits humains font face à une répression croissante et multiforme dans de très nombreux pays et régions du monde en raison de leur engagement pacifique pour les droits humains. La France a contribué activement à la reconnaissance de leur rôle fondamental. Face à une remise en cause progressive dans le monde de leur légitimité, les soutenir doit devenir une constante de la politique étrangère de la France et non une variable d’ajustement conditionnée à ses intérêts économiques, commerciaux ou stratégiques.

    • Amnesty International France est indépendante de tout gouvernement et de toute tendance politique, elle n’appelle donc à voter pour aucun.e candidat.e ou parti politique en particulier.
    • Ces engagements sont soumis aux candidat.e.s aux élections legislatives de 2017 et les réponses feront l’objet d’une publication.

    _________________________________________

    CANDIDAT.E.S AUX ÉLECTIONS LÉGISLATIVES,  ENGAGEZ VOUS EN FAVEUR DES DROITS HUMAINS !

    Respecter les droits humains dans la lutte anti-terroriste
    1. Je m’engage à m’opposer au renouvellement de l’état d’urgence en France et à garantir le contrôle en amont par le juge de la nécessité et proportionnalité de toute mesure restrictive des droits et libertés.
    Respecter le droit à la vie privée
    2. Je m’engage à m’opposer à toute surveillance de masse par la France et à défendre l’accès de tous à un chiffrement robuste des communications et données.
    Garantir le droit de réunion
    3. Je m’engage à encourager toute initiative législative visant à protéger activement le droit de réunion et de manifestation pacifique en France.
    Protéger les réfugiés
    4. Je m’engage à agir pour que la France accueille un plus grand nombre de personnes réfugiées vulnérables dans le cadre d’un accord conclu avec le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR).
    5. Je m’engage à m’assurer que celles et ceux qui demandent la protection de la France bénéficient d’un accès rapide à la procédure d’asile notamment dans le délai légal d’enregistrement de trois jours.
    Respecter les droits des populations dans les bidonvilles
    6. Je m’engage à promouvoir une véritable politique positive de résorption des bidonvilles par l’insertion et l’accès aux droits des personnes.
    Responsabiliser les entreprises
    7. Je m’engage à défendre le maintien de la loi relative au devoir de vigilance des entreprises, adoptée le 21 février 2017 et à l’améliorer pour permettre un véritable accès des victimes à la justice en inversant la charge de la preuve et en élargissant le champ des entreprises concernées.
    Contrôler le commerce des armes
    8. Je m’engage à oeuvrer pour que la France mette en conformité les exportations françaises d’armes, de matériels de sécurité et d’équipements connexes avec le Traité sur le commerce des armes, et à agir pour que l’activité des courtiers en armes soit encadrée ainsi qu’à donner les moyens
    à la justice de poursuivre les responsables de violations des embargos sur les armes.
    Agir pour assurer la protection des civils dans les conflits
    9. Je m’engage à soutenir les efforts de la France pour que le droit de veto des membres permanents du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies ne puisse plus être utilisé lorsqu’il s’agit de porter secours à des populations civiles victimes d’atrocités de masse.
    Protéger les défenseurs des droits humains
    10. Je m’engage à soutenir activement et publiquement l’action des défenseurs des droits humains dans le monde auprès des autorités françaises et des représentants des pays concernés.
    _________________________________________

    Réponses / engagements reçus

    5ème circonscription :

    -
    Didier Missenard, candidat EELV :

    Je vous remercie de ce document, qui m’interpelle, et dans lequel je retrouve bon nombre de thématiques où EELV a été très actif ces dernières années. Je vous précise néanmoins que, dans le cours de cette campagne, comme dans celle que j’avais menée lors des cantonales, je ne signe aucun engagement précis, quelles que soient les propositions faites, fussent-elles les plus prometteuses du monde. C’est une question d’éthique, ne voulant m’engager à distance alors que les paramètres d’analyse pourront avoir changé. J’apprécie votre action, et je crois que, sur la plupart des sujets que vous évoquez, nous sommes tout à fait d’accord. Pour en juger, je vous renvoie vers notre programme actuel, « Bien vivre » et reste à votre dispositions pour que nous échangions si vous le souhaitez.

    - Laure DARCOS, candidate LR-UDI :

    Si je m'adresse à vous, c'est pour vous faire partager ma conviction : la vie associative doit pouvoir prendre toute sa place au cœur de l'action politique, et elle doit y être mieux reconnue. C'est pourquoi je serai le défenseur des associations au Parlement et j'agirai sur les axes suivants :
    -  Valoriser davantage le travail effectué par les dirigeants associatifs et leur donner des droits nouveaux pour que leur engagement soit reconnu.
    -   Diminuer les charges sociales pour les salariés des associations et favoriser l'embauche d'apprentis auprès des dirigeants.
    -  Valider les savoirs obtenus et les expériences acquises à travers des qualifications diplômantes reconnues.


    6ème circonscription :

    - Amélie de Montchalin, candidate LREM :

    Je partage nombre de vos préoccupations et objectifs, et souhaite vous assurer de mon engagement sur une majorité de points. Je souscris donc pleinement et entièrement aux engagements n° 2, 3, 5, 6, 8, 9 et 10.

    Sur une minorité de points, je partage également vos positions mais avec certaines précisions.  Sur l’engagement n°1, j’ai pris acte de la décision du président de la République et du conseil de défense de prolonger l’état d’urgence jusqu’au 1er novembre 2017, suite notamment à l’attentat survenu à Manchester. Je voterai donc le texte autorisant cette prolongation si celui-ci m’est soumis à l’Assemblée. Ce dispositif a en effet prouvé son utilité pour permettre à nos services de renseignement d’identifier et d’intercepter des individus radicalisés. Vous pouvez en revanche compter sur mon engagement pour garantir et élargir dans les mois qui viennent autant qu’il est possible le contrôle par le juge des procédures administratives engagées au titre de l’état d’urgence, et pour sanctionner d’éventuelles mesures abusives.

    Sur la protection des réfugiés (engagements n° 4 et 5), je m’engage, conformément au programme d’Emmanuel Macron, à agir pour raccourcir les délais d’instruction des demandes d’asile en France, dans un souci de justice et d’efficacité. Je ne suis pas opposée à des discussions approfondies avec le HCR, dont le représentant en France siège déjà au conseil d’administration de l’Ofpra. Je ne suis pas non plus opposée à ce que la France accueille davantage de réfugiés sur son territoire. En revanche, comme le président de la République, je pense que cette politique doit passer par une coopération européenne renforcée et la mise en place d’accords de répartition contraignants entre les 27, plutôt que par des initiatives unilatérales de la France auprès du HCR.

    Concernant votre 7e proposition, je m'engage à suivre la mise en œuvre de la loi du 21 février 2017 relative au devoir de vigilance des entreprises. Suivant les résultats de l'évaluation qui en sera faite, je serai prête à en ajuster ou à en amender certains dispositifs.

    - Joelle Pinna, candidate PCF Front de gauche :

    L’engagement d’Amnesty international à ce que les droits humains ne soient pas oubliés correspond totalement aux valeurs humaines que nous défendons. C’est pourquoi je vous transmets notre réponse nationale quant aux questions que vous nous avez posées, celles-ci sont le reflet de mon engagement personnel.


    -----------------------------------------------------------------------------------

    Réponse du PCF au questionnaire d’Amnesty International

    1. GARANTIR LE RESPECT DES DROITS HUMAINS DANS LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME

    Concernant cette question, notre réflexion et positionnement nous a déjà amenés à dire

    beaucoup de chose, notamment :

    La « radicalisation » est encore trop uniquement traitée comme une menace par les dirigeants

    actuels qui placent l’État en situation de « sur réaction permanente » tout en conduisant, via la

    multitude de lois sécuritaires à une « rétractation graduelle de l’État de droit ».

    L’exigence, l’aspiration de protection, de sûreté de la population nationale et du territoire sont

    légitimes. Elles doivent être entendues pour ce qu’elles sont : l’aspiration à vivre dans un pays et

    un monde en paix.

    Nous estimons, bien entendu, que des mesures très larges doivent être prises pour faire face à la

    situation, mais ne peuvent-elles pas l’être par le biais de notre droit commun, avec un contrôle de

    l’autorité judiciaire ?

    Si nos concitoyens sont demandeurs de sécurité, c’est avant tout pour pouvoir continuer de jouir

    de leurs libertés.

    N’est-ce pas précisément pour conserver leurs libertés que nos concitoyens souhaitent une

    intervention de l’État ? Et, dès lors, cette intervention ne devrait-elle pas s’apparenter à autre

    chose qu’à une surenchère sécuritaire qui dépasse l’objet de l’urgence ?

    Réduire nos libertés, n’est-ce pas là le projet politique et idéologique de Daesh ?

    Si nous pouvons nous féliciter de la suppression de la censure de la presse et de l’instauration

    d’une information du Parlement, nous ne partageons pas la défiance généralisée à l’égard de

    notre système judiciaire qu’instaurent plusieurs dispositions dont l’élargissement du régime

    d’assignation à résidence à toute personne dont le comportement semble menaçant,

    accompagné de mesures de placement sous surveillance électronique mobile.

    Nous nous opposons à ces dispositions dont on voit aisément poindre les limites et les dérives

    pour notre démocratie. Et notre opposition est d’autant plus ferme que nous sommes convaincus

    que la solution à terme n’est pas là.

    Comme le souligne l’ancien juge anti-terroriste Marc Trévidic, dans la lutte contre le terrorisme,

    une seule cause majeure explique les insuffisances des forces de l’ordre : le manque de moyens

    humains et matériels de nos services de renseignement et de nos autorités judiciaires

    spécialisées.

    Sur le plan extérieur, c’est la large coalition internationale sous l’égide de l’ONU qui permettra de

    détruire Daesh et d’enclencher la reconstruction de la région. Nous appelons l’Union européenne

    à agir dans ce sens.

    D’un point de vue plus national, la question de la transformation profonde de la société pour

    renouer avec le lien social est plus que jamais d’actualité. En ce sens, nous pensons que des

    moyens conséquents doivent être mis sur l’éducation, la culture.

    C’est pourquoi au regard de ce que nous pensons, des combats que nous menons à l'Assemblée

    nationale et au Sénat contre le prolongement et le contenu de l’état d’urgence qui ouvre la voie à

    une restriction des droits humains sous couvert de lutte contre le terrorisme, nous ne pouvons que

    soutenir les recommandations faites par Amnesty International (AI).

    2. PROTÉGER LE DROIT Á LA VIE PRIVÉE

    C’est une question qui fait partie de nos préoccupations, qui a fait l’objet d’une initiative ouverte

    de réflexion en juin dernier au siège du PCF.

    Elle soulève à notre attention deux aspects.

    Premièrement, sous couvert de sécurité, tout est fait politiquement aujourd’hui pour étouffer le

    débat dans la société française sur les libertés et les droits des citoyennes et des citoyens en

    matière de numérique. On voit bien comment le gouvernement tente en permanence par la loi de

    légaliser la surveillance de masse sous responsabilité administrative à partir d’une collecte

    généralisée de données exploitées par des algorithmes, permettant ainsi de profiler des

    « comportements suspects ». Sa mise en oeuvre serait soumise à l’arbitraire des services de l’État

    sans véritable contrôle même de la part de la justice.

    Derrière la loi liberticide se cache l’utopie mortifère d’une société totalitaire du contrôle social à

    travers des dispositifs algorithmiques qui cibleraient les nouvelles classes dangereuses, et

    permettraient d’anticiper les mouvements sociaux et de pratiquer de la répression préventive.

    Deuxièmement, le gouvernement Hollande/Valls a promulgué en catimini un décret lançant la

    constitution d’un méga fichier dénommé « Titres électroniques sécurisés » (TES) fichant 60

    millions de français avec une base de données centrale rassemblant des informations

    personnelles et biométriques des détenteurs d’un passeport et/ou d’une carte d’identité. Mais la

    publication de ce décret n’a pas échappé à la vigilance des journalistes du site NextInpact, qui ont

    révélé l’information. Ce fichier et la manière dont il a été institutionnalisé posent de graves

    problèmes de démocratie et de sécurité des données personnelles.

    En effet le gouvernement de l'époque a tout fait pour éviter le débat public, en utilisant la voie

    réglementaire au mépris des injonctions de la CNIL l’invitant à procéder par voie législative. Cette

    manière de procéder par décret est révélatrice du peu de cas que l’exécutif fait de la

    représentation nationale : il aura fallu l’intervention de la CNIL, du Conseil national du numérique

    et de la presse pour que le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, daigne venir s’exprimer le 9

    novembre 2016 devant la Commission des lois de l’Assemblée nationale.

    Sous prétexte de lutte contre l’usurpation d’identité, la motivation de créer le TES s’inscrit à la fois

    dans la volonté de supprimer 2000 emplois de fonctionnaires liés à la délivrance des passeports et

    cartes d’identité, mais aussi dans le sillon des lois sécuritaires votées depuis 2014. Les services du

    ministère de l'Intérieur ont travaillé à l’hypothèse d’un couplage entre reconnaissance faciale et

    vidéosurveillance, ce qui est à mettre en perspective avec le TES.

    Bernard Cazeneuve, a assuré alors que l’architecture informatique du TES ferait que les données

    biométriques seraient stockées dans une base de données à part de celle des demandes de titres

    d’identité et que celles-ci ne seraient pas utilisées pour l’identification, mais uniquement à des fins

    l’authentification. Or malgré une telle architecture, un administrateur de base de données peut

    très bien en 15 minutes créer un lien dans l’autre sens. L’argument de la séparation des bases est

    faible, car un logiciel de requêtage installé sur un poste de travail peut remonter des données des

    multiples bases.

    Donc, rien n’empêchera techniquement d’utiliser le TES à d’autres fins que celles explicitées par le

    décret. Cela a déjà été le cas avec les fichiers européens des demandeurs d’asile et de visa dont

    l’objet initial est maintenant détourné à des fins de police.

    Une base de données aussi grosse et aussi centralisée pose en elle-même un problème de sécurité

    des données, car elle constitue une cible de piratage de choix, y compris pour un organisme

    comme la NSA. Contrairement aux affirmations péremptoires du ministre, il n’existe pas de

    sécurité informatique invulnérable et la centralisation est un facteur de risque aggravant.

    Nous pensons que face au fléau de l’usurpation d’identité, le gouvernement devrait suivre les

    recommandations de la CNIL en introduisant des puces sécurisées sur les titres d’identité, ce qui

    serait incomparablement moins intrusif que le TES car chacun demeurait seul détenteur de ses

    données, tout en assurant une aussi grande efficacité contre la fraude.

    Cette question en pose une autre derrière : dans quelle société voulons-nous vivre ? Les

    recommandations d’Amnesty International ne font que renforcer ce que nous portons dans ce

    combat-là.

    3. GARANTIR LA LIBERTÉ D’EXPRESSION ET LE DROIT DE RÉUNION

    Il y a un lien évident avec l'état d'urgence et les différentes interdictions de manifestations,

    d'ailleurs à géométrie variable dans la mesure où l'on fait porter la responsabilité des menaces au

    maintien de l'ordre aux manifestants eux même, sous-entendu les forces de l'ordre, compte tenu

    de la gravité de la menace terroriste, ne sont pas en état d'assurer la sécurité.

    Il n'est d'ailleurs pas surprenant que la circulaire CRIM-APM ait été prise par Michèle Alliot-Marie

    ministre de la Justice alors que la même Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur avait

    entrepris « déjouer une entreprise terroriste de l'ultra gauche » avec l'affaire Tarnac en 2008,

    affaire dont on connait le fiasco annoncé.

    Concernant cette circulaire, le député PCF-Front de gauche Jean-Jacques Candelier, avait

    demandé son abrogation par une question écrite du 23 mars 2013 à Christiane Taubira, sans

    succès.

    Concernant les manifestations, oui il appartient à l’État d'assurer le maintien de l'ordre et l'on doit

    tenir compte des recommandations du Défenseur des droits (collège déontologie de la sécurité),

    qui a récemment souligné la nécessité de la présence dans les rassemblements de l'Autorité civile,

    responsable du choix du maintien de l'ordre, à savoir le préfet, représentant de l’État, ou d'une

    personne désignée par lui habilitée à décider de l'emploi de la force.

    Il a aussi demandé de réévaluer les méthodes employées, par exemple encerclement des

    manifestants…

    Enfin, très souvent saisi d'accidents graves, et de blessures mortelles, le Défenseur des droits

    demande de préciser la classification des armes à l'intérieur d'une même catégorie, les

    circonstances dans lesquelles elles peuvent être utilisées, leur dangerosité, les conséquences

    qu'elles peuvent produire.

    À ce titre, il a demandé l'interdiction du pistolet à impulsion électrique TaserX26, du Flash-ball

    superpro LBD40 46 lors de manifestations ainsi que des grenades offensives (suite à la mort de

    Remi Fraisse).

    C’est au regard de ces réflexions que les recommandations d’Amnesty International ne peuvent

    que trouver notre assentiment.

    4. GARANTIR L’ACCÈS EFFECTIF AU DROIT D'ASILE EN FRANCE

    5. AGIR POUR FACILITER LE RAPPROCHEMENT FAMILIAL DES MIGRANTS ET RÉFUGIÉS ENTRE LA FRANCE ET LE ROYAUME-UNI

    6. RENFORCER L’OFFRE DE RÉINSTALLATION ET D’ADMISSION HUMANITAIRE DES RÉFUGIÉS EN FRANCE

    7. RESPECTER LES DROITS DES POPULATIONS EN BIDONVILLES

    Les questions 4, 5, 6, 7 sur le grand volet des « Migrants » est un sujet essentiel de la période,

    posant sur le fond, la conception que l'on a de la question humaine en général et de ce qui doit

    donner sens à notre société.

    En effet, tout d’abord il y a derrière la question des migrants un défi qui est posé à notre société.

    Que les migrations soient de nature économique, climatique ou de conflits guerriers,

    quotidiennement elles apportent leurs lot de morts, hommes, femmes, enfants, vieillards qui

    disparaissent dans une indifférence quasi générale.

    Repliée dans ses frontières, l’Europe ne prend pas la dimension entière de ces drames tout en se

    disant prête à accueillir ceux qui ont la chance de survivre. Dans le même temps, elle signe un

    accord honteux de réadmission vers la Turquie sans se préoccuper du sort de ceux qu’elle renvoie.

    Le pire, ce sont les régions proches des zones de conflit qui reçoivent le plus de réfugiés. On peut

    estimer à trois millions le nombre d’Irakiens qui sont réfugiés dans la zone autonome du

    Kurdistan, au Liban un million et demi de réfugiés, en Turquie deux millions.

    Au regard de ces chiffres globaux, la « vague migratoire européenne », peut être estimée à plus

    d’un million de personnes à ce jour. Même si elle est importante, elle ne constitue pas pour autant

    un raz de marée, surtout si on la rapporte à la population de l’UE (500 millions d’habitants) !

    Au regard de la situation, les recommandations d’Amnesty International ne peuvent que susciter

    notre intérêt.

    Qu’en est-il de la situation actuelle ?

    Sur les régularisations

    Nous le dénonçons, la manière dont la France gère la régularisation des étrangers est

    inacceptable. Par exemple, n’est-il pas aberrant de cantonner des étrangers durant des années en

    situation irrégulière avant de pouvoir les régulariser ? Ces dernières années, au grès des

    différents gouvernements, les circulaires confirment cette dérive récurrente, avec dans

    leur grande majorité, des titres de séjour précaires d’un an, le titre de séjour pérenne de 10 ans

    étant pour la plupart du temps réservé à des situations particulières comme les conjoints de

    français, etc.

    Quant à elle, la réforme actuelle du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile

    n’apporte pas de solutions malgré la volonté de créer un titre de séjour pluriannuel d’une durée

    modulable selon la catégorie juridique en cause.

    Pour changer de statut, il faudra demander une carte d’un an et ce n’est qu’à l’expiration de

    cette carte qu’il sera possible de prétendre à un titre pluriannuel. Par ailleurs, la préfecture pourra

    contrôler le droit au séjour et retirer le titre pluriannuel à tout moment.

    Ce dispositif complexe ne simplifie pas les démarches administratives d’autant que le passage

    automatique à la carte de résident en est exclu. La précarité du séjour reste la règle.

    Sur l ’asile

    Selon le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, on compte près de 65m illions de

    déracinés dans le monde ces dernières années. Chaque jour qui passe aux frontières de l’Europe,

    ce sont des milliers de personnes qui fuient les conflits, les persécutions, la misère. Dans ce

    contexte, la « forteresse » européenne ne fait qu’augmenter l’hécatombe et ne résout rien.

    En France, demander l’asile relève du parcours du combattant. La multiplication des textes

    comme la Convention de Dublin qui oblige le demandeur d’asile à demander la protection dans

    le pays par lequel il est arrivé et non pas dans le pays de son choix, ainsi que la liste des pays dits

    « sûrs » établie et mise à jour régulièrement par l’OFPRA mettent de lourdes barrières aux

    demandes d’asile. Seulement un quart des demandes sont acceptées au sein de l’UE et la France

    est bonne dernière.

    Sur le sort indigne des migrants en France

    La multiplication des « camps » de migrants qui sont abandonnés aux bons soins de quelques

    associations et militants est inadmissible dans un pays de droit.

    De Calais au métro La chapelle, du Lycée Jean Jaurès à Stalingrad à Paris la misère s’étale

    devant nos yeux. Misère physique et morale, dont l’État répond seulement par la répression

    comme ceux qu’ils ont évacués à Calais.

    La politique actuelle en matière d’immigration est plus que jamais répressive en considérant

    l’étranger comme un perpétuel fraudeur. De ce fait elle bafoue les droits les plus élémentaires :

    le non-respect des droits de l’enfant en termes de conditions de vie décentes, de

    séparation de familles (contestation systématique de l'état-civil, des liens familiaux ou

    de l’effectivité de la prise en charge par un parent) ;

    la non prise en compte de situations de maladies graves en bafouant souvent les avis

    des médecins des agences régionales de santé.

    Enfin il faut bien constater l’augmentation des expulsions du territoire qui n’ont jamais été aussi

    nombreuses depuis 2007 ; leur augmentation et leur rapidité étant présentées comme un

    objectif central par le gouvernement.

    Nous pensons qu’il y a des solutions !

    Le migrant ne représente pas un coût pour le pays dans lequel il se trouve, sauf à le priver de tous

    ses droits. Le régulariser c’est lui faire payer des impôts, des cotisations sociales, participer à la

    vie économique et sociale du pays. Le laisser dans la clandestinité ou la précarité du séjour, c’est

    non seulement le mettre en danger mais c’est aussi se rendre complice des prédateurs maffieux

    et/ou terroristes.

    Il faut redonner au droit d’asile sa véritable fonction de protection, cesser de faire la différence

    entre les migrants économiques et les migrants « politiques », et éviter ainsi de créer deux

    catégories de migrants. La directive de Dublin doit donc être revue de fond en comble et pas

    seulement suspendue par l’Allemagne au bénéfice des seuls Syriens.

    Il est indispensable de réorienter les crédits des politiques européennes sécuritaires vers des

    politiques d’accueil et d’intégration, de cesser d’externaliser le contrôle des frontières à des pays

    peu respectueux du droit, qu’ils soient limitrophes de l’UE ou non.

    L’Europe, continent vieillissant, a besoin des migrants. Il faut donc que les immigrés puissent

    circuler librement. Plus on fermera les frontières, plus ils feront tout pour ne plus repartir par peur

    de ne plus pouvoir revenir, dans un cercle infernal incessant.

    Le droit de migrer est essentiel dans un monde interdépendant comme tous les travaux d’experts

    et d’économistes et ceux des grandes organisations internationales consacrés aux migrations

    (OIT, HCR, OCDE…) l’ont rappelé, études à l’appui. Ils soulignent aussi que les politiques

    migratoires doivent s’attacher à sécuriser les parcours, dans le respect des droits de l’homme, en

    assurant la fluidité de l’offre et de la demande de main-d’oeuvre, dans l’intérêt des pays de départ

    comme des pays d’accueil. C’est un défi essentiel à relever dans l’intérêt de l’humanité toute

    entière.

    Les migrations font partie de l'histoire de l'humanité. Les mouvements migratoires (3 % de la

    population mondiale) sont inhérents au développement des sociétés. Qu'ils soient individuels ou

    collectifs, précipités par des crises ou motivés par des perspectives professionnelles, ces

    mouvements ne s'arrêteront jamais. Les femmes et hommes qui prendront la route devront en

    toutes circonstances être protégés et accueillis dignement, voilà ce qui devrait être au coeur des

    préoccupations des politiques migratoires nationales et régionales, partout sur la planète.

    La « crise migratoire » met au jour la crise profonde d'une construction européenne fondée sur la

    logique de la mise en concurrence des peuples et des individus, de l'appauvrissement des

    puissances publiques et des droits sociaux, et du libre-échange sans entrave. La moitié des 40

    millions de migrants présents dans les pays de l'UE (soit 8 % de la population européenne) sont

    des ressortissants européens, et le million de migrants arrivés en 2015 « menacerait » l'Europe de

    « submersion » ? Les morts en Méditerranée ne sont pas le fruit de la fatalité mais plutôt le

    résultat d'une froide politique qui relève de la non-assistance à personne en danger.

    Depuis plus d'une dizaine d'années, la politique migratoire européenne se veut sélective

    (« immigration choisie » chère à N. Sarkozy), négociant par les processus de Rabat et de

    Khartoum le maintien sur leurs sols des ressortissants d'Afrique et du Maghreb candidats à la

    migration.

    Changer de politique consisterait d'abord à respecter la Convention de Genève et à organiser le

    sauvetage en mer, ouvrir des couloirs sécurisés et légaux de migration pour couper l'herbe sous le

    pied des passeurs et trafiquants ; abroger les règlements de Dublin et le traité du Touquet pour

    assurer l'accueil, là où ils désirent s'établir, de tous les migrants en veillant à l'égal accès à tous les

    droits fondamentaux (logement, santé, éducation, travail) ; régulariser les sans-papiers, respecter

    le droit d'asile et refonder la politique des visas en favorisant, comme le propose la députée

    européenne du Front de gauche Marie-Christine Vergiat, la « mobilité circulaire » avec des visas

    court séjour d'études ou de travail ; enfin, adhérer à la Convention internationale sur les droits et

    la protection des travailleurs migrants et des membres de leur famille.

    Ces solutions sont connues, et ceux qui poursuivent les politiques actuelles ne tournent pas

    seulement le dos aux migrants mais à toute humanité.

    Quelles solutions envisageons-nous au PCF pour répondre à la « crise » migratoire en

    Europe ?

    Entre 2014 et 2015, le nombre d’arrivées n’a jamais été aussi important mais ces mouvements de

    populations avaient été annoncés par le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR). Cela fait des

    années que des femmes et des hommes perdent la vie en Méditerranée.

    Le choix de l'UE est constant depuis plus de dix ans : il s'agit de forcer, subventions à l'appui, les

    pays d'origine à retenir leurs ressortissants sur leur sol. Qu'importe qu'il s'agisse de dictatures

    comme l’Érythrée, la Commission européenne continue de verser des millions d'euros pour cela.

    Le fait de ne pas avoir déployé les efforts nécessaires pour la paix en Syrie participe de cette

    situation. La possibilité existe toujours d'organiser l’accueil des réfugiés dans des conditions

    dignes de ce nom, par des voies sécurisées et légales en respect du droit international…

    Les réfugiés, selon la Convention de Genève, ont des droits et aujourd’hui l’Union européenne les

    piétine.

    Traiter les réfugiés comme des indésirables nourrit les filières de passeurs. L’extrême droite

    progresse non pas parce qu’il y aurait trop d’immigrés mais bien parce que nos pays souffrent de

    la crise aggravée par la construction européenne telle qu’elle est engagée. Les politiques

    d'austérité organisent la mise en concurrence des peuples européens, des catégories populaires

    dans chaque pays.

    Mais un million et demi de réfugiés pour 500 millions d’habitants, c’est très peu, surtout si les 28

    États membres accueillent tous des réfugiés et des migrants. La France est l'un des pays où le

    statut de réfugié est la plus difficile à obtenir. Notre fonctionnement pousse à l’illégalité, à

    l'isolement, la précarité : la durée du traitement des demandes est beaucoup trop longue,

    l’accompagnement juridique n’est pas satisfaisant, tout est relégué aux collectivités territoriales

    alors qu’elles vivent des coupes budgétaires drastiques.

    Les accords de libre échange que l'UE a passés avec de nombreux pays d'Afrique ou du Maghreb

    ont appauvri les populations de ces pays ; il est temps de refonder nos relations économiques et

    commerciales sur des bases d'équité et réciproquement avantageuses.

    L'action de nos peuples et la mobilisation des forces progressistes et démocratiques seront pour

    cela déterminants.

    L’État doit s'engager auprès des collectivités territoriales, des associations et des ONG pour

    qu'elles aient les moyens d'intervenir. La moindre des choses est de mettre fin au traité du

    Touquet avec la Grande-Bretagne, au visa Balladur en ce qui nous concerne, et d'ouvrir un vrai

    débat européen avec des propositions pour une refonte des politiques migratoires qui allient

    respect des droits humains individuels et collectifs, respect du droit international, politiques de

    développement et de coopération, et engagements diplomatiques pour des solutions politiques

    en Syrie, Irak, Afghanistan… permettant d'ouvrir des perspectives à ces peuples pour reconstruire

    leurs pays et de les développer.

    Nous proposons de renouer avec « une politique d'accueil digne » et de « traiter en urgence le

    problème des mineurs isolés ».

    Nous exigeons « une autre réflexion sur le devenir des installations de Calais ainsi qu'une véritable

    politique d'accueil et d'accompagnement des réfugiés dans notre pays, en concertation avec

    l'ensemble des parties ».

    Le démantèlement du camp de Calais renvoie à la question des bidonvilles

    Il a été dernièrement démantelé à grand fracas médiatique. Une répartition s’est faite sur

    l'ensemble du territoire dans des centres d'accueil et d'orientation en direction des personnes

    ayant fait le choix de demander asile en France.

    Cela soulève pour nous l’aspect que de véritables mesures incitatives doivent être mises en place

    avec de vraies garanties en matière d'intégration : un accueil digne et humain dans les centres,

    l'accélération des instructions de dossiers de demande d'asile, l'accès à l'emploi, l'apprentissage

    du français… En 2e lieu, il y a besoin de créer les places nécessaires qui sont manquantes.

    Ensuite, pour celles et ceux qui maintiennent leur choix d'aller au Royaume-Uni, nous pensons

    que le centre Jules Ferry doit conserver un rôle de protection pour les populations les plus fragiles

    et de nouveaux centres doivent être ouverts dans la région pour éviter un nouvel éparpillement.

    Changer les relations France /Angleterre

    Nous ne sommes plus en 2003 au moment de la signature de l'accord du Touquet par Sarkozy

    alors ministre de l'Intérieur, déplaçant de fait la frontière anglaise sur le territoire français dont la

    « sécurité » passe alors sous responsabilité du gouvernement français. Aujourd'hui les deux pays

    se doivent de coopérer non seulement pour la sécurisation du passage de la Manche mais aussi

    pour un partage des responsabilités dans l'instruction des demandeurs d'asile.

    À cet égard, le Royaume-Uni se doit d'ouvrir sa frontière en faveur des mineurs ayant de la famille

    sur son territoire et des demandeurs d'asile. À ce jour, seuls 63 mineurs sur le millier de mineurs

    isolés ont été admis au Royaume-Uni pour rejoindre leur famille.

    Opposition réfugiés et migrants économiques

    Nous pensons qu’aux réfugiés de la guerre, il faut ajouter les réfugiés de la faim, de la misère, de

    la maladie venant de pays déstabilisés au plan social, économique et politique, parfois

    d'anciennes colonies françaises. En France, à la différence d'autres pays européens comme

    l'Allemagne, ceux qui demandent l'asile n'ont pas le droit au travail, d'où l'accusation

    « d'assistance » à leur encontre.

    L'intégration passe par l'emploi, répondant souvent à des besoins non pourvus par les travailleurs

    nationaux. Elle encourage aussi la mobilité de ces derniers vers des emplois plus qualifiés. Nous

    nous prononçons en faveur de l'établissement d'un statut de réfugiés pour raisons économiques

    et climatiques.

    Le droit international

    La Convention de Genève de 1951 précise les critères d'attribution du statut de réfugié, faisant

    devoir pour les états signataires d'assurer la protection à « toute personne craignant avec raison

    d'être menacée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un groupe

    social ou de ses opinions politiques » (article 1). « Les états n'appliqueront pas de sanctions pénales

    du fait de leur entrée ou de leur séjour irrégulier aux réfugiés arrivant directement du territoire où leur

    vie et liberté sont menacées au sens prévu à l'article premier » (article 31).

    Que signifie dès lors le sens de la qualification « d'entrée illégale », terme utilisé par les chefs de

    gouvernement lors du sommet de Bratislava, appelant au renvoi des migrants dans leurs pays

    d'origine ? C'est le choix de l'Europe forteresse, abandonnant ainsi ses valeurs d'accueil et de

    solidarité.

    En ce sens, les recommandations d’Amnesty International ne font que renforcer notre état

    d’esprit et les analyses et recommandations que nous formulons nous mêmes.

    8. GARANTIR LA RESPONSABILITÉ DES ENTREPRISES FRANCAISES EN MATIÈRE DE DROITS HUMAINS

    11. PROMOUVOIR UNE PROTECTION EFFECTIVE DES DÉFENSEURS DES DROITS HUMAINS DANS LE MONDE

    Ces deux questions ont de notre avis un lien fort entre-elles, celui du « droit international

    humanitaire et des droits humains », c’est pour cela que nous sommes tentés de les traiter

    globalement ensemble.

    Au regard de ce qui est amené, nous ne sommes pas beaucoup éloigné des points de vue

    exposés, tout au moins, notre réflexion peut se croiser et être complémentaire.

    Nous ambitionnons de promouvoir un principe mondial de développement humain, fondé sur le

    niveau d’éducation, la durée de vie en bonne santé, un niveau de vie décent ou encore la mesure

    des inégalités de genre et de pauvreté. La question d’un salaire minimum peut entrer dans cette

    vision des choses.

    L’Organisation mondiale du commerce puis maintenant les accords de libre échange (ALE)

    formatent un monde de mise en concurrence des peuples et alimentent les tentations de repli à

    l'intérieur des frontières et nationalismes. Cela se traduit par des attaques contre les droits

    sociaux, l’accès à l’emploi, la protection sociale, les droits syndicaux, la mise en concurrence des

    salariés.

    C’est pourquoi nous proposons de changer de logique, de promouvoir une civilisation du partage,

    du bien vivre et du commun garantissant aux peuples et aux citoyen-ne-s l’égalité des droits

    politiques, sociaux, économiques et le plein exercice de leur souveraineté en tous domaines.

    Cette visée appelle de nouvelles convergences pour la sécurité de l’emploi, l’éducation et la

    formation, la protection sociale, les salaires, les retraites, la santé au travail, la durée légale du

    travail, le droit de grève.

    Dans le bras-de-fer engagé au plan européen et mondial contre le grand patronat, les groupes et

    les gros actionnaires, l’organisation internationale du travail (OIT) doit être renforcée dans sa

    vocation de lutte pour le progrès social au plan mondial.

    En cela, les recommandations d’Amnesty International sur cette question ne peuvent que trouver

    une réponse dans notre engagement, mais n’enlèvera pas de notre avis, la nécessité à ce que les

    organisations européennes et internationales des travailleuses et des travailleurs, les citoyen- nes,

    les forces politiques progressistes unissent leurs forces et inventent de nouvelles formes de

    solidarité et de coopération internationales.

    Au regard de cette question, il nous semble essentiel de promouvoir un multilatéralisme

    dégagé des pressions des puissants, Notamment, en redonnant à l’ONU les moyens de sa

    mission initiale affirmée dans sa charte et en lui donnant autorité sur un FMI profondément

    transformé, il serait possible d’agir sur les causes du « chaos du monde » traduit par le libreéchange,

    la dérégulation, la déréglementation, la financiarisation des économies, l’accaparement

    des ressources, la course aux armements.

    Conjurer les guerres implique d’écouter les peuples et de miser sur eux plutôt que sur les forces de

    l’argent, et de combattre prioritairement les inégalités, injustices sociales et économiques, de

    protéger les travailleuses et travailleurs, leurs droits, de privilégier la résolution politique des

    conflits.

    Cela implique pour nous également, la promotion universelle des droits sociaux,

    écologiques et démocratiques, la gestion multilatérale des biens communs universels (l’eau,

    l’énergie, les connaissances) et des libertés fondamentales dont la liberté de circulation, la

    solidarité face aux grands défis climatiques et écologiques du siècle.

    À ce titre, la France doit apporter un soutien aux peuples engagés dans des expériences

    politiques alternatives, ou luttant pour la reconnaissance de leur existence.

    Nous pensons qu’en entravant l’emprise des marchés financiers et des institutions financières

    internationales (IFI), au premier rang desquelles le FMI, en appelant à leur refonte pour les

    extraire de l’hégémonie du dollar, les peuples, solidaires, ouvriraient la voie à des partenariats

    réciproquement bénéfiques. Fondés sur le principe de complémentarité, ils permettraient de

    relever les défis qui nous sont communs : les mutations économiques, la maîtrise des

    échanges, du réchauffement climatique, du désarmement, de la dénucléarisation, jusqu’à la

    nécessaire invention de nouveaux modes de développement et de production au service des

    peuples dans le respect des écosystèmes.

    En ce sens, il nous semble fondamental que contre, la guerre économique et ses dérives, il faut

    contester les forces du marché par des lois sociales et contraignantes et de nouveaux droits aux

    salarié-e-s et aux élu-e-s, contester aussi toute forme de dumping social à l’échelle des pays, et donc

    des entreprises Françaises.

    L’Organisation mondiale du commerce puis maintenant les accords de libre-échange (ALE)

    formatent un monde de mise en concurrence des peuples et alimentent les tentations de repli à

    l'intérieur des frontières et nationalismes. Cela se traduit par des attaques contre les droits

    sociaux, l’accès à l’emploi, la protection sociale, les droits syndicaux.

    Promouvoir tout cela implique certes un engagement politique fort de la France, mais l’on sait

    que sur ce terrain, de nombreuses ONG chaque jour sont à l’oeuvre dans différentes parties du

    monde.

    Plus que jamais, les moyens doivent leur être donnés avec des lignes directives claires, qui

    promotionnent une protection effective et affirmée de celles et ceux qui oeuvrent en direction des

    droits humains dans le monde et souvent dans des conditions qui mettent en péril leur vie, leur

    santé et les éprouvent psychologiquement.

    9. ENCADRER UN COMMERCE DES ARMES POUR UN MEILLEUR RESPECT DES DROITS HUMAINS

    D’entrée, nous ne pouvons qu’être d’accord pour un embargo total vis-à-vis de l’Arabie Saoudite

    en l’étendant au Qatar et à la Turquie (avions A400-M et hélicoptères Cougar), et pour l’Egypte

    être dans une posture plus sélective c'est-à-dire uniquement un embargo sur la maintenance sur

    les équipements susceptibles de concourir à la répression intérieure, c'est-à-dire les engins

    blindés, les hélicoptères à vocation terrestre, le matériel de répression d’émeute ou de sécurité

    électronique.

    Plus généralement notre position sur l’industrie d’armement et le commerce des armes est la

    suivante :

    Toute exportation d’armement doit être soumise à l’autorisation et au contrôle du Parlement. Ces

    exportations d’arme doivent être motivées par des considérations de politique étrangère et non

    en vue de réaliser des profits.

    La France doit se mobiliser en faveur du « Traité sur le commerce des armes » (TCA) de l’ONU. La

    France devra mettre son veto dans les institutions européennes sur toute tentative visant à

    considérer les armes comme des marchandises comme les autres, relevant du droit commun de

    l’OMC

    L’industrie d’armement doit relever d’un pôle public sous l’égide de la DGA (Délégation générale

    de l’armement) et sous contrôle du Parlement. Et il faut donc arrêter toute privatisation et

    reprendre le contrôle public des entreprises stratégiques liées à l’armement comme Thalès, DCN,

    Dassault, Nexter, … en procédant notamment par des nationalisations ou des renationalisations.

    Il est donc nécessaire de récréer un outil industriel national et de propriété publique répondant en

    priorité aux besoins de défense du pays. La définition des programmes d’armement et la

    production devraient être prioritairement orientées vers la satisfaction de ces besoins de défense

    et non de l’exportation.

    La rusticité, l’évolutivité, la simplicité, les volumes de production répondant aux besoins

    capacitaires seront favorisés par rapport aux petites séries de systèmes d’armes aussi

    ultrasophistiqués que coûteux et fragiles. La coopération avec d’autres nations – membres de

    l’Union européenne ou non – sera recherchée dans la mesure où elle réduit les coûts de recherche

    & développement, de production et si elle n’entraîne pas de dépendance vis-à-vis des États-Unis.

    Les industries d’armement publiques devraient avoir une politique de leader permettant de créer

    des filières de déconstruction d’armements, navires, avions, chars.

    La DGA et les entreprises du pôle public des industries de défense mettraient en place les mesures

    nécessaires afin de préserver les compétences et les savoir-faire des différents bureaux d’étude et

    les outils de production de base pour faire face si une crise militaire majeure venait à arriver.

    La DGA impulserait une véritable politique de diversification et de reconversion vers le civil de ces

    industries qui s’intensifiera au fur et à mesure des progrès du désarmement multilatéral. Les

    entreprises nationales mèneront une politique de diversification, et auront une politique

    industrielle volontariste permettant d’étudier et de réaliser en interne les projets en découlant

    (exemple : énergie marine renouvelable, aéronautique civile) ce qui aura un impact positif sur

    l’emploi.

    10. ASSURER LA PROTECTION DES POPULATIONS CIVILES DANS LES CONFLITS

    L’actualité encore avec le massacre des populations civiles à ALEP renforce le besoin de tout

    mettre en oeuvre afin d’assurer la protection des populations civiles dans les conflits qui se

    multiplient dans le monde.

    Nous le disons en permanence et nos élus ne manquent pas d’interpeller le gouvernement sur

    cette question et sur son rôle diplomatique fort à jouer, notamment au sein de l’ONU. Les

    recommandations d’Amnesty International en l’occurrence, coulent de bons sens.