AMNESTY
INTERNATIONAL Section Française Groupe 109 - Vallée de Chevreuse Maison des Associations - 7, Avenue du Maréchal Foch - 91400 ORSAY |
Respecter les droits humains dans la lutte anti-terroriste
Respecter le droit à la vie privée
Garantir le droit de réunion
Respecter les droits des populations dans les bidonvilles
Contrôler le commerce des armes
Agir pour assurer la protection des civils dans les conflits
Protéger les défenseurs des droits humains
Le sous-groupe "Violations des droits de l'enfant" |
Convention relative aux droits de l'enfant (1989)
Activités
Une partie du groupe s'est spécialisée, depuis janvier 2000, pour suivre, dans la durée, des actions concernant les violations des droits de l'enfant. Ces actions nous sont proposées par la Commission Enfants (Section française ) qui assure la coordination entre les chercheurs d' Al à Londres et les membres des groupes "relais enfant".
Ces actions comprennent:
1) des actions urgentes en faveur d'enfants "disparus" et pour lesquels on craint des tortures ou mauvais traitements.
Exemples:
Ce ne sont que deux exemples d'actions urgentes; dès leur réception, nous envoyons des télégrammes ou des télécopies aux autorités (Président, Ministre de l'Intérieur, Ministre des Affaires Etrangères, Ministre de la Justice) pour exprimer notre inquiétude, demander des informations sur l'état de santé et le lieu de détention des disparus, appeler les autorités à leur permettre d'entrer en contact avec leurs proches, leurs avocats et des médecins, et rappeler aux autorités qu'ils doivent être libérés immédiatement, à moins qu'ils ne soient inculpés d'une infraction prévue par la loi. Quand le pays a ratifié la Convention Internationale relative aux droits de l'enfant (c'est le cas de la Syrie) nous en rappelons les termes : "l'arrestation, la détention ou l'emprisonnement d'un enfant doit être en conformité avec la loi, n'être qu'une mesure de dernier ressort, et être d'une durée aussi brève que possible".
2) des campagnes sur un thème, par exemple, dans beaucoup d'États, les systèmes judiciaires pour mineurs sont souvent inexistants ou à la dérive. On constate par ailleurs bien des cas où les adultes punissent les enfants selon des critères qu'ils n'envisageraient pas de s'imposer à eux-mêmes.
Autres thèmes:
Par ailleurs, nous recherchons les sympatisants parmi:
susceptibles de relayer et d'intensifier notre action à long terme. |
Soirée débat "Enfants de la rue et enfants soldats en
Afrique", 12 mars, 20h30 Intervenants : J.Cl. Alt, A. Lokisso, Y. Marguerat et M. Marzouki Les thèmes:
"Enfants Soldats : Tuer n'est pas jouer" Le 12 mars 2003, le Centre Culturel de Bures-sur-Yvette, dans le cadre du mois de l'Afrique, a accueilli une conférence-débat animée par Amnesty International sur le thème " Enfants de la rue - Enfants soldats en Afrique ". Plus d'une soixantaine de participants sont venus assister et participer à ce débat tristement d'actualité. Plus de 300 000 enfants de moins de 16 ans, dont 120 000 en Afrique servent comme soldats dans des conflits armés. Les quatre intervenants ont brossé une peinture triste mais réaliste de la situation. Moncef MARZOUKI, président du Réseau africain
pour les droits de l'enfant, a posé le décor en expliquant
les bases du cadre juridique. Il a rappelé l'enthousiasme qui avait
été le sien lorsqu'il a participé dans les années
70 à la rédaction de la Charte africaine des droits de l'enfant,
charte qui est plus en avance sur de nombreux points que la Yves MARGUERAT, directeur de recherche en sciences sociales à l'Institut de Recherche pour le Développement, fondateur d'une action pour les jeunes de la rue au Togo, a illustré cet état de fait avec des exemples à Lomé (Togo) et en Tanzanie. Il a insisté sur le fait que le nombre réel des enfants de la rue (ceux qui dorment dans la rue) s'élevait à quelques milliers et que le phénomène est encore contrôlable si l'on s'en donne la peine. Les actions de proximité qui permettent à l'enfant de retrouver une structure familiale, sans que cela soit nécessairement la famille biologique, et un projet de vie donnent des résultats encourageants. André LOKISSO, ancien collaborateur de l'Unesco,
fondateur de l'association "Assistance à l'intégration des
enfants démobilisés", a plus particulièrement abordé
le sujet des enfants soldats, qui risquent lorsqu'ils sont démobilisés
de devenir à leur tour des enfants de la rue. Les enfants soldats
garçons et filles sont soumis au terrible Enfin, Jean-Claude ALT, président de la commission
Enfants à Amnesty International, a mis en perspective les violations
des droits de l'enfant partout dans le monde, en Russie mais aussi en France.
L'application des textes relatifs aux droits de l'enfant reste encore très
difficile, notamment dans les pays en guerre ou en grande détresse
Les participants attentifs n'ont pas manqué de poser
de nombreuses questions. À l'image de Moncef Marzouki, qui se définit
comme un "pessi-optimiste", ils ont compris que la situation de l'enfant
au plan mondial se dégrade par manque d'une volonté politique
réelle, mais que les initiatives locales apportent des résultats
positifs, et qu'à défaut |
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Exposition "Enfants de la rue - Enfants soldats, Qui sont-ils?",
du 4 au 22 mars, du mardi au samedi de 10 à 19h
au Centre culturel Marcel Pagnol (1 rue Descartes, 91440
Bures-sur-Yvette - tél: 01 69 18 79 50)
Entrée libre
Le sous-groupe "Prisonniers d'opinion au Laos" |
http://web.amnesty.org/library/Index/ENGASA260062004
AMNESTY INTERNATIONAL Secrétariat International
Le 16 décembre 2004 Laos : Deux prisonniers d'opinion libérés après 14 ans Amnesty International se réjouit de l'arrivée en France, aujourd'hui, de deux anciens prisonniers de conscience Lao, Feng Sakchittaphong et Latsami Khamphoui. Tous deux avaient été libérés de prison en octobre cette année, ayant purgé une peine de 14 ans pour des accusations incluant "la préparation d'une rébellion" et "la propagande contre la République démocratique du Peuple Lao". Les deux hommes avaient préconisé une réforme économique et politique pacifique au Laos - un pays qui a une politique de tolérance zéro pour toute forme de dissidence. "Amnesty International partage la joie des familles de Feng et de Latsami et espère que leur libération marque une nouvelle étape sur la route du plein respect des droits humains pour tous au Laos," a dit Natalie Hill, directrice adjointe pour l'Asie d'Amnesty International. Il existait des craintes que les deux prisonniers ne soient pas libérés à la fin de leur peine, un cas trop fréquent au Laos. On avait aussi craint que l'on ne permette pas aux deux de quitter le pays pour chercher une aide médicale à l'étranger. Feng et Latsami ont tous deux 62 ans et sont en mauvaise santé, dont des problèmes cardiaques et de rénaux. Les deux hommes ont des proches en France. Malheureusement, leur ami prisonnier d'opinion, Thongsouk Saysangkhi, est mort en prison avant qu'il ne puisse être libéré. L'ancien collègue de Feng et Latsami est mort en 1998 à l'âge de 59 ans. Les trois hommes ont été arrêtés en même temps et vécu dans des conditions extrêmement dures dans un camp, avec un droit de visite très restreint pour leurs familles. Thongsouk n'avait pu bénéficier des soins médicaux adéquats pour ses graves problèmes de santé. "Nous sommes de tout coeur avec la famille de Thongsouk Saysangkhi pour laquelle cette journée aurait également dû être remplie de joie" a ajouté Natalie Hill. Le contexte Feng Sakchittaphong, Latsami Khamphoui et Thongsouk Saysangkhi étaient d'anciens hauts responsables du gouvernement, arrêtés en octobre 1990 pour avoir écrit des lettres préconisant le changement non-violent du régime politique et économique au Laos. Feng occupait un poste de haut rang au Ministère de la Justice ; Latsami était vice-ministre de líÉconomie et du Plan ; et Thongsouk vice-ministre des Sciences et des Technologies. Les trois ont été jugés au cours d'un
procès extrêmement inéquitable, en novembre 1992, sur
la base d'accusations diverses incluant "la préparation à la
rébellion", "la propagande contre la République démocratique
du Peuple Lao" et "la diffamation et la calomnie". Tous les trois ont été
adoptés comme prisonniers d'opinion par Amnesty International en 1991. Feng Sakchittaphong, ancien prisonnier d'opinion, adopté par le Groupe, est décédé d’un arrêt cardiaque le 3 Juillet 2007. Libéré en décembre 2004, mais fragilisé par 14 années de détention sévère au Camp 7 dans la province de Houa Phanh au Laos et souffrant de grave insuffisance rénale, Feng Sakchittaphong est décédé d’un arrêt cardiaque le 3 Juillet. Il avait été hospitalisé le Samedi précédent. En 1990, avec ses deux compatriotes Thongsouk Saysangkhi et Latsami Khamphoui, tous trois anciens hauts responsables du gouvernement, il avait essayé de mettre en place un régime démocratique et des élections libres au Laos. Arrêtés en octobre 1990 pour avoir écrit des lettres préconisant le changement non-violent du régime politique et économique au Laos, ils ne furent jugés qu’en novembre 1992. Après un procès extrêmement inéquitable, sur la base d'accusations diverses incluant "la préparation à la rébellion", "la propagande contre la République démocratique du Peuple Lao" et "la diffamation et la calomnie", ils furent condamnés à 14 années de détention. Tous les trois avaient été adoptés comme prisonniers d'opinion par Amnesty International en 1991, et les groupes 109 (vallée de Chevreuse) et 122 (Saint Brieuc), avaient en charge le dossier de Feng, après le décès en détention de Thongsouk Saysangkhi en Février 1998. La libération et l’accueil de Feng par nos deux groupes en 2004, restera longtemps dans nos mémoires. Feng Sakchittaphong avait 66 ans. Entre 1959 et 1961 il avait étudié à l'Ecole Nationale d'Aviation Civile à Orly, puis en 1961 à l'Institut International de Recherches Diplomatiques à Paris, où il s’était impliqué dans l'activisme politique étudiant. Il était le coordinateur du Front Patriotique Lao à Paris, et membre du Parti Communiste Français. Il avait quitté la France en 1965 pour rejoindre la zone "libérée" par le PPRL. Entre 1968 et 1971, il avait travaillé pour le Front Patriotique Lao au Viet Nam, et de 1971 à 1975, au Comité des Relations Etrangères du Comité Central du PPRL. Après la victoire de 1975, il a été un fonctionnaire de haut rang au ministère de la justice où il a travaillé jusqu’à son arrestation. Les trois prisonniers n’ont jamais prôné la violence, et Amnesty les a considérés dès leur arrestation, comme des prisonniers d'opinion. Feng a été incinéré le 5 Juillet, en présence d’une très nombreuse assemblée.
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En novembre 1990, les media, placés sous le contrôle du gouvernement, ont accusé les trois hommes, de "trahison". En août 1991, ils ont été accusés d'agissements "illégaux visant à renverser le gouvernement". Ils auraient également été accusés d'avoir fondé un "club socio-démocrate" dont le but était d'appeler à la démocratie. Il ne semble pas cependant qu'ils aient été mis en examen de façon formelle avant leur procès et ils ont été gardés en détention dans des cachots obscurs de la prison de Samkhe à Vientiane, le principal centre de détention du pays.
Après deux ans de détention sans mise en examen ni jugement, il ont comparu devant le tribunal populaire de Sam Neua, dans la province de Houa Phanh, le 4 novembre 1992.
A leur procès, les trois hommes ont été accusés, aux termes du Code pénal Laotien d'avoir "effectué des préparatifs en vue d'organiser une rébellion, (article 52), fait de la propagande contre la République démocratique populaire lao (RDPL) (article 59), organisé des rassemblements dans le but de créer des troubles (article 6), proféré des déclarations diffamatoires contre des tiers (article 87) et suscité des émeutes en prison (article 159)".
Tous trois ont été condamnés à 14 années d'emprisonnement.
Des informations concernant le procès ont confirmé qu'on leur avait refusé l'assistance d'un avocat, et que, manifestement, l'accusation n'avait pu fournir de preuves à l'appui de ses assertions. En outre, la cour n'a pas révélé les éléments de preuve à charge.
Amnesty International considère que le contenu des articles qui se rapportent aux infractions dont ils ont été accusés est volontairement vague, afin de permettre aux autorités de poursuivre des individus qui n'ont fait qu'exercer leurs droits de manière pacifique, même lorsqu'ils n'ont commis aucune des infractions prévues par le code pénal.
Après le procès, les trois hommes ont été conduits à la prison centrale de Sop Hao (camp numéro 7), également située dans la province de Houa Phanh. où ils sont actuellement détenus.
Thongsouk Saysangkhi est décédé le 9 Février 1998, à Sop Hao.
L'état de santé de Latsami Khamphoui et de Feng Sakchittaphong, toujours emprisonés à Sop Hao, est préocupant.
A son retour, il est devenu chef des services des Communications et des Transports du Gouvernement royal du Laos (GRL). Toutefois, il aurait parallèlement « participé à la révolution » pour le compte du Parti populaire révolutionnaire lao (PPRL), qui était à l'époque engagé dans une véritable guerre civile avec le GRL. Juste avant la prise de pouvoir par le PPRL, il a été nommé directeur général des Travaux publics du Gouvernement royal.
A partir de l'accession au pouvoir du PPRL, en 1975, et de la création de la République démocratique populaire lao (RDPL), il a occupé les fonctions de directeur des Matériaux et de l'équipement au sein du ministère des Travaux publics et des Transports. Il est resté à ce poste jusqu'en 1981, puis a été nommé directeur général de la représentation de la RDPL dans le port vietnamien de Da Nang.
Il est rentré au Laos en 1982, pour devenir ministre suppléant de l'Équipement, poste qu'il a occupé jusqu'en 1985, lorsqu'il a été nommé vice-ministre des Communications, des Transports et de la Poste.
En 1990, il est devenu vice-ministre des Sciences de la Technologie.
Il devait démissionner peu avant son arrestation. Dans sa
lettre de démission, il critiquait vivement la politique et les pratiques
du PPRL.
Au moment de son arrestation, il pensait apparemment
que le système du parti unique était devenu « impossible
» au Laos. Il était, semble-t-il, en faveur de réformes
politiques visant à « développer la démocratie
», notamment en « réorganisant les institutions démocratiques
», afin d'établir « une authentique souveraineté
populaire». Il appelait également de ses voeux la promulgation
d'une « Constitution démocratique » et de nouvelles lois
qui seraient réellement appliquées. Il souhaitait enfin que
se tiennent des « élections libres ». Il demandait en
outre « l'élimination de la corruption » et de «
l'injustice sociale », ainsi qu'une réforme du système
administratif permettant aux plus compétents d'accéder aux
emplois de la fonction publique.
Selon nos informations, il serait arrivé à la conclusion que la politique économique du PPRL, qui consistait à « fonder le développement industriel sur l 'agriculture et la sylviculture » était « une imposture ». Il estimait, pour sa part, que « l'industrie légère devait servir à développer l'industrie lourde », et qu'un pays qui souhaite devenir « nouvellement industrialisé » devait fonder son développement économique sur l'industrie. Il était toutefois d'avis que la paysannerie devait continuer de recevoir une aide de l'état et qu'elle ne devait pas être laissée en position de faiblesse économique, ce qui l'aurait exposée à l'exploitation. Pour preuves de l'échec de la politique économique du PPRL, il citait le déficit budgétaire du pays, le déséquilibre de la balance commerciale, l'impossibilité de rembourser la dette extérieure, une échelle des salaires « au dessous du niveau de subsistance » et la dégradation des ressources naturelles.
Il a été arrété le 8 Octobre 1990.
Thongsouk est décédé le 9 Février 1998 à la prison de Sop Hao, après sept ans et demie de détention. L'administration a invoqué la viellesse comme cause de son décès ; il avait soixante ans.
Il a quitté Vientiane en 1961 pour participer au mouvement révolutionnaire qui se développait dans les régions controlées par Parti populaire révolutionnaire lao (PPRL).
En 1963, il a suivi des études à Ha Noi, au Viet Nam.
Il est revenu en 1968 dans la zone "libérée" par le PPRL. Il y a été cadre, jusqu'à ce que le Parti prenne le pouvoir en 1975.
Latsami Khamphoui est alors retourné à Vientianne où il a tenu des postes variés. En 1983, il est devenu Vice Ministre de l'Econnomie et de la Plannification.
Le 15 avril 1984, il a été arrété, apparement à cause de ses "désaccords avec la politique économique du Parti". Amnesty International ne sait pas si un procès a eu lieu suite à cette arrestation.
Il a été libéré en 1988, et il lui fut recommandé de se tenir tranquille. Ayant encore écrit ses idées sur la situation de son pays, il a été arrété de nouveau le 8 octobre 1990.
Il a quitté la France en 1965 pour rejoindre la zone "libérée" par le PPRL. Entre 1968 et 1971, il a travaillé pour le Front Patriotique Lao au Viet Nam, et de 1971 à 1975, au Comité des Relations Etrangères du Comité Central du PPRL.
Après la victoire de 1975, il a été un fonctionnaire de haut rang au ministère de la justice où il a travaillé jusquà son arrestation.
Amnesty International ne prend naturellement pas position sur les activités et les idées que ces trois personnes défendent, mais les considère comme des prisonniers d'opinion qui n'ont jamais prôné la violence..
Leur arrestation et leur procès
DOCUMENT EXTERNE : AMNESTY INTERNATIONAL EFAI/RAN ; INDEX ASA 26/03/93 ; EFAI 93 RN 166
Londres, juillet 1993
LAOS - Nouvelles atteintes à la liberté d'expression
Condamnation de partisans du pluripartisme et de prisonniers politiques à l'issue de procès inéquitables
Le 4 novembre 1992, trois prisonniers d'opinion, arrêtés le 8 octobre 1990 pour avoir prôné, sans pourtant user de violence, des réformes économiques et politiques au Laos, ont été condamnés à 14 ans d'emprisonnement. Ils avaient été transférés de la capitale, Vientiane, où ils étaient détenus depuis plus de deux ans sans mise en examen ni jugement, à Houa Phanh, une province reculée au nord-est du pays pour y être jugés par le tribunal populaire de Sam Neua. Au cours du même procès, trois autres prisonniers politiques, détenus dans la province de Houa Phanh depuis plus de 17 ans, sans mise en examen ni jugement, à des fins de "rééducation", auraient été condamnés à la détention à perpétuité. Amnesty International est préoccupée par l'emprisonnement prolongé des trois prisonniers d'opinion, et par le fait que le procès des trois autres prisonniers politiques ne semble pas avoir respecté les normes internationales fondamentales relatives à l'équité des procès.
Des partisans du pluripartisme condamnés à quatorze ans de détention
Thongsouk Saysangkhi, Latsami Khamphoui# et Feng Sakchittaphong,
tous trois prisonniers d'opinion, avaient été arrêtés
à Vientiane le 8 octobre 1990. Cette arrestation faisait suite
à la diffusion, en 1990, dans cette ville et ailleurs, de lettres écrites
par Thongsouk Saysangkhi et Latsami Khamphoui, adressées aux dirigeants
du pays, et critiquant les systèmes économique et politique.
Thongsouk Saysangkhi avait occupé le poste de vice-ministre des Sciences
et de la Technologie mais il avait démissionné en août
1990, après avoir dénoncé les "restrictions imposées
par le Gouvernement aux libertés du peuple et à la démocratie".
Latsami Khamphoui, ancien vice-ministre de líAgriculture et des Forêts,
aurait fait circuler des lettres faisant état de la "corruption officielle",
et des mesures dont sont victimes les détracteurs du gouvernement.
Tous deux avaient critiqué les systèmes économique et
politique du Laos et avalent tenu des réunions au cours desquelles
était préconisé l'instauration d'un système politique
pluripartite. Feng Sakchittaphong, fonctionnaire au ministère de la
Justice, se serait joint à eux pour rédiger un article en faveur
díun système démocratique pluripartite.
En novembre 1990, les media, placés sous le
contrôle du gouvernement, ont accusé les trois hommes, âgés
d'environ 55 ans, de "trahison". En août 1991, ils ont été
accusés d'agissements "illégaux visant à renverser le
gouvernement". Ils auraient également été accusés
d'avoir fondé un "club socio-démocrate" dont le but était
d'appeler à la démocratie. Il ne semble pas cependant qu'ils
aient été mis en examen de façon formelle avant leur
procès et ils ont été gardés en détention
dans des cachots obscurs de la prison de Samkhe à Vientiane, le principal
centre de détention du pays.
Le 4 novembre 1992, après deux ans de détention
sans mise en examen ni jugement, ils auraient été traduits
devant le tribunal populaire de Sam Neua, capitale du Houa Phanh, une province
reculée du nord-est du pays, à la frontière du Viêt-Nam.
La cour aurait été présidée par des juges de la
Cour Suprême, et les rares personnes autorisées à assister
au procès auraient été choisies par les
autorités. A leur procès, les trois hommes ont été
accusés, aux termes du Code pénal Laotien
d'avoir "effectué des préparatifs en vue d'organiser une rébellion",
(article 52), fait de la propagande contre la République démocratique
populaire lao (RDPL) (article 59), organisé des rassemblements dans
le but de créer des troubles (article 6), proféré des
déclarations diffamatoires contre des tiers (article 87) et suscité
des emeutes en prison (article 159). Tous trois ont été condamnés
à 14 annees d'emprisonnement. Des informations concernant le procès
ont confirmé qu'on leur avait refusé l'assistance d'un avocat,
et que, manifestement, l'accusation n'avait pu fournir de preuves à
l'appui de ses assertions. En outre, la cour n'a pas révélé
les éléments de preuve à charge. Amnesty International
considère que le contenu des articles qui se rapportent aux infractions
dont ils ont été accusés est volontairement vague, afin
de permettre aux autorités de poursuivre des individus qui n'ont fait
qu'exercer leurs droits de manière pacifique, même lorsqu'ils
n'ont commis aucune des infractions prévues par le code pénal.
Après le procès, les trois hommes ont été conduits
à la prison centrale de Sop Hao, également située dans
la province de Houa Phanh. Amnesty International pense qu'ils y sont actuellement
détenus au secret.
Avant le procès, les prévenus avaient
demandé à plusieurs reprises à comparaître devant
un tribunal afin de pouvoir contester la légalité de leur détention
et exercer leur droit à la défense. Ils auraient désigné
trois avocats laotiens et quatre avocats étrangers avec lesquels ils
désiraient s'entretenir, et auraient également exigé
d'avoir accès au dossier afin de préparer leur défense.
Aucune de ces requêtes n'a abouti, bien que ces droits soient, garantis
par l'article 18 du Code de procédure pénale du Laos, qui garantit
à tout accusé, qu'il ait été ou non mis en examen,
le droit de faire appel à un avocat pour le défendre, et díexaminer
tous les documents figurant au dossier, une fois l'enquête et les interrogatoires
terminés.
Amnesty International avait déjà fait
remarquer que les trois hommes avaient apparemment été placés
en détention, à l'origine, en application de l'article 50 du
Code de procédure pénale, qui admet jusqu'à un an de
détention administrative sans mise en examen ni jugement Toutefois,
le même article précise que si, au bout d'un an, il n'existe
pas de preuves suffisantes pour mettre l'accusé en examen, le procureur
doit ordonner sa libération immédiate". Les trois hommes ont
été détenus pendant plus de deux ans, ce qui est contraire
non seulement aux normes internationales en matière de droits de l'homme,
mais aussi, à l'évidence, à la législation laotienne.
Amnesty International est préoccupée
de constater que le procès et la procédure utilisée
n'ont pas respecté les normes internationales fondamentales en matière
d'équité. Elle estime, par ailleurs, que, dans le cas de ces
trois hommes, les autorités se sont servi du Code pénal pour
empêcher l'expression libre d'opinions mettant en cause l'action que
mène le gouvernement dans le domaine économique et politique.
Amnesty International les considère comme des prisonniers d'opinion,
emprisonnés uniquement parce qu'ils ont exercé, bien que sans
violence, leur droit à la liberté d'expression et d'association,
aussi demande-t-elle leur libération immédiate et sans condition
.
Nos actions visent à
B. considérant que de nombreux rapports internationaux.font état dans ce pays de violations graves et répétées des droits de l'homme, en particulier la détention arbitraire de prisonniers politiques dans des conditions qui portent atteinte à la dignité et à la vie humaine et la répression de manifestations réclamant le respect des droits fondamentaux, le principe d'élections libres, le multipartisme, et la démocratie,
C. considérant notamment les cas des prisonniers politiques MM. Thongsouk Saysangkhi ( mort en prison en 1998), Latsamy Khamphoui et Feng Sakchittaphong, les responsables du " Mouvement du 26 octobre 1999", MM Thongpaseuth Keuakoun, Khamphouvieng Sisa-At, SengAroun Phengphanh, Bouavanh Chanmanivong, et Kéochay, ainsi que le leader de la "Marche du 17 novembre 2000", M. Phommachanh Phannorath, encore détenus sans avoir été jugés et dans des conditions contraires aux règles internationales,
D. saluant la signature par le gouvernement Lao, le 17 décembre 2000, des deux conventions des Nations Unies sur les droits de l'homme, l'une concernant les droits civils et politiques, et l'autre les droits économiques, sociaux et culturels,
E. considérant que le changement réel vers la démocratie est une des conditions nécessaires en vue d'aboutir de façon pacifique à la réconciliation nationale et au développement du Laos,
1. invite les autorités laotiennes à procéder au plus vite à la ratification et à la mise en oeuvre des deux conventions de l'ONU sur les droits de l'homme ;
2. demande au vu.gouvernement de la RDP Lao de libérer tous les prisonniers de conscience et de garantir le plein exercice de leurs droits fondamentaux, qu'ils soient politiques, civils ou religieux ;
3. demande aux autorités laotiennes de promouvoir le principe national et de prendre les mesures nécessaires pour engager le pays sur la voie de la démocratie
4. demande aux autorités laotiennes de garantir l'exercice de la liberté de la presse sous toutes ses formes, y compris la circulation des informations sur Internet ;
5. demande à sa délégation compétente de traiter des sujets susmentionnés lors de la prochaine rencontre interparlementaire UE-RDP Lao ;
6. charge sa Présidence de transmettre la présente résolution à la Commission, au Conseil et au Président de la RDP Lao.
Le sous-groupe "Disparus en Algérie" |
Djamal
Eddine FAHASSI,
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